À l'école de la nature

La nature, un terrain d'apprentissage illimité. ©Getty -  Richard Drury
La nature, un terrain d'apprentissage illimité. ©Getty - Richard Drury
La nature, un terrain d'apprentissage illimité. ©Getty - Richard Drury
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Et si la nature était le meilleur espace pour apprendre? Être et savoir interroge ce terrain éducatif essentiel qui est aussi un formidable espace de liberté.

Avec
  • Hildegard Heinzle Directrice d’une école maternelle à Dijon
  • Julie Delalande Anthropologue, professeure des universités à l’université de Caen-Basse Normandie
  • Moïna Fauchier-Delavigne Journaliste et autrice

Allez hop, dehors !

De nombreuses observations le montrent : les enfants passent très peu de temps dans la nature et même trop peu de temps à l’extérieur. En cause : la vie urbaine, les peurs des parents, qui aboutissent à une perte d’autonomie et d’indépendance des enfants et limitent leurs trajets à pied seuls. En cause également l’idée qu’on est mieux occupé à apprendre ou se distraire à l’intérieur parmi les livres, les cahiers et parfois devant un écran…

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Sauf que… la nature est irremplaçable : aller dehors respirer mais aussi s’emparer de tout ce que nous y trouvons : simple morceau de bois, feuille, terre, herbe - y compris en cette saison, sous la pluie et dans le froid, oui - est source d’apprentissages multiples, irremplaçables et essentiels pour les enfants et leurs apprentissages, même les plus formels.

C’est l’idée que développe Moïna Fauchier Delavigne dans un livre très documenté, L’enfant dans la nature (Fayard, 2019), nous l'avons invitée pour parler de cette enquête très riche. À ses côtés Julie Delalande, anthropologue des cours de récréation, mais vous entendrez également dans cette émission un reportage tourné en sortie scolaire à Paris et une directrice d’école qui a installé un "coin sauvage" dans sa cour, à Dijon.

Avec :

  • Julie Delalande, anthropologue de l'enfance à l’université de Caen et auteure notamment de La cour de récréation : contribution à une anthropologie de l’enfance (PUR, 2001).

La question c'est que fait-on de nos peurs d'adultes pour redonner une part de liberté aux enfants ? 

Les éléments naturels sont aussi des éléments qu'on peut façonner, transformer, une feuille on peut la déchirer - il y a cette adaptation qui fait que les enfants vont pouvoir se les approprier.

C'est aussi par les enseignants que les parents peuvent découvrir et redécouvrir des lieux près de chez eux. 

C'est peut-être ça qui nous dérange nous les parents, quand nos enfants sont dans la nature, c'est qu'ils sont dans cette culture enfantine qui contribue tout autant à les former que le temps qu'ils partagent avec nous.

  • Moïna Fauchier-Delavigne, journaliste spécialiste de l'éducation au journal Le Monde et co-auteure avec Matthieu Chéreau de L’enfant dans la nature : pour une révolution verte de l’éducation, Fayard (2019).

Les cours d'école en France n'ont pas été pensées pour les enfants, ce sont des espaces prévus pour être facile d'entretien et sécurisés.

En France aujourd'hui le besoin de nature n'est pas pris en compte, il n'est pas conscientisé.

Au final tous les bénéfices des sorties dans la nature vont à l'encontre des symptômes engendrés par le trop plein d'écrans et la sédentarisation.

Un bâton n'est pas qu'un bâton, la seule limite c'est l'imagination.

En France on est plus dans une culture de la raison où le corps est immobile, est un pur esprit, on est très limitatif par rapport à l'espace. Aujourd'hui avec l'obsession du risque zéro on fait rentrer les enfants à l'intérieur.

  • Hildegard Heinzle (par téléphone), directrice d’une école maternelle à Dijon.

Cela fait 4 ans que nous travaillons dans cet espace "ensauvagé" dans la cour et nous n'avons jamais eu d'accident.

Dans cet espace les enfants peuvent aller chacun à leur rythme.

Dans cet espace les enfants sont à l'initiative de leurs jeux, c'est ce qui est intéressant.

Illustrations sonores 

  • Reportage avec Alexandre Ribeaud, enseignant en maternelle dans le 19ème arrondissement à Paris. Avec les enfants Adama, Maryam, Sixtine et Jalil, ainsi que leur ATSEM Concilia. 
  • "L'hymne de nos campagne", Tryo (1998).
  • "Il suffit de passer le pont"; Georges Brassens (1953).
  • "Ferme les yeux", Bigflo et Oli (2018).

Pour en savoir plus… 

  • Retrouvez la version PDF du livre Alterner pour apprendre, coordonné par Dominique Cottereau, sur la page du site Réseau école et nature.
  • Retrouvez l'exposition Nous les arbres à la Fondation Cartier pour l'art contemporain, du 12 juillet 2019 au 05 janvier 2020 à Paris.
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