Lors des débats à l’Assemblée nationale précédant le vote de l’intervention militaire en Syrie, un parlementaire brode sur le thème de la “nation éternelle” et des grandes batailles de notre histoire. En l’absence du bandeau télévisé attestant son appartenance au parti d’opposition kémaliste CHP [Parti républicain du peuple], impossible de le distinguer d’un membre de la majorité [AKP, islamiste].

La lutte contre le terrorisme, l’union sacrée pour défendre le pays… À croire que la Turquie est menacée d’invasion. D’ailleurs, en amont des débats parlementaires, le secrétaire général du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, avait annoncé la couleur en déclarant approuver l’intervention en Syrie, avant même que les instances du parti aient pu en débattre, afin de faire taire d’éventuelles protestations et de ramener tout le monde dans le rang.

Et c’est ainsi que le principal parti d’opposition en Turquie s’en est allé en guerre, flanqué des formations de droite nationaliste MHP [Parti d’action nationaliste] et Iyi Parti [Le Bon Parti, extrême droite laïque], pour soutenir l’armée turque sur le point de bombarder les zones frontalières du nord de la Syrie.

“Nous votons oui, mais la mort dans l’âme et à condition que personne ne touche au moindre cheveu de nos soldats.” Voilà l’argument imparable lancé par Kiliçdaroglu pour justifier son vote. A-t-il seulement conscience du fait que des centaines de personnes vont mourir ? Si tant est bien sûr qu’il s’autorise à compter les Kurdes parmi les pertes humaines !

Une idéologie prônant la répression sanglante

Avec ce vote, le voilà une nouvelle fois intronisé dans