“Pourquoi Macron recrute (encore) à droite”, constate Le Soir, après que le chef d’État français a “jeté son dévolu” sur l’ancien ministre Thierry Breton en tant que candidat pour la Commission européenne. Avant cela, il y avait eu Christine Lagarde, “poussée cet été comme directrice de la Banque centrale européenne (BCE)”.

Pour le quotidien belge, si Macron “a étendu son aura à droite” depuis la crise des “gilets jaunes”, c’est parce que le “président espère encore grignoter le plus de parts électorales”. Interrogé par le journal, Jérôme Sainte-Marie, politologue, rappelle que “cela correspond à la fois à l’évolution de sa base électorale et à la préparation des municipales de mars prochain.

Il faut dire que, pour remplacer Sylvie Goulard, dont la candidature a été refusée par le Parlement européen, “rares étaient les personnalités de gauche citées”. Le Soir l’assure, “le terrain [y] est asséché”. À droite, a contrario, “il reste une structure qui peut encore se reconstruire et que le chef de l’État vise dès lors à désosser pour faire le vide entre lui et le Rassemblement national”.

L’immigration et les anciens présidents

D’autres exemples montrent le virage à droite qu’a pris Emmanuel Macron selon le quotidien belge. Et, notamment, les innombrables éloges rendus dernièrement aux anciens présidents de droite :

Après celui de Georges Pompidou, vanté pour sa modernité, à l’occasion du cinquantième anniversaire de son accession à l’Élysée, est venu celui de Jacques Chirac. Sans parler des gestes d’attention en direction de Nicolas Sarkozy [invité à plusieurs commémorations].”

La “stratégie macronienne” ne s’arrête pas là, renchérit Le Soir. Le locataire de l’Élysée s’est aussi emparé récemment d’une thématique chère à cet électorat : l’immigration. […] Il ne veut pas que ce sujet empêche des électeurs de droite de voter pour lui alors que sa politique économique leur plaît”.

Le risque d’une rupture

Toutefois, prévient le titre belge, “son appel à une ‘société de la vigilance’ pour ‘combattre l’hydre islamiste’ après l’attentat à la préfecture de police de Paris en a fait tousser plus d’un”. Tout comme les propos du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer qui, au sujet de la tenue des mères lors des excursions scolaires, avait déclaré que le port du voile n’était pas “souhaitable”.

Le Soir met donc en garde : “À trop pencher à droite, le président court le risque d’une rupture avec une grande partie de sa majorité, issue de la gauche.”