Yvelines : condamné pour avoir tiré sur sa femme, il obtient sa remise en liberté après 15 mois de prison

Condamné à 3 ans de prison ferme pour avoir ouvert le feu sur son épouse lors d’une dispute en août 2018, à Hardricourt, cet homme de 61 ans retrouvera la liberté le mois prochain.

 Illustration. Après 15 mois de prison, le sexagénaire va être remis en liberté, sous bracelet électronique.
Illustration. Après 15 mois de prison, le sexagénaire va être remis en liberté, sous bracelet électronique. LP/OLIVIER LEJEUNE.

    Se disant « harcelé par son épouse », Gilles, 61 ans, lui avait tiré une balle dans la tête, dans la nuit du 5 au 6 août 2018, à leur domicile d'Hardricourt (Yvelines). Cette dernière, âgée de 52 ans, s'en est miraculeusement sortie : la balle du pistolet de calibre 22 long rifle s'est logée sous son oreille droite, avant de finir sa course dans la nuque, stoppée par les os du rachis.

    Condamné pour cela à 4 ans de prison, dont un avec sursis et mise à l'épreuve, par le tribunal correctionnel de Versailles en juillet dernier, le sexagénaire pourra retrouver la liberté, le 26 novembre prochain, sous bracelet électronique, après avoir passé quinze mois derrière les barreaux du centre pénitentiaire de Bois-d'Arcy.

    Mariés depuis 23 ans

    « En plus de 60 ans, il n'a jamais fait parler de lui et lorsqu'il sortira, il continuera dans cette voie », assure son avocat, Me Wenceslas Ference, rappelant que cet homme a pu obtenir cet aménagement de peine « parce qu'il remplissait toutes les conditions aux yeux de la loi ». Il reste moins de deux ans de prison à purger à Gilles, il dispose d'un hébergement et n'a jamais été condamné par le passé. Le juge de l'application des peines de Versailles a pris sa décision fin octobre.

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    Les faits se sont produits dans la nuit du 5 au 6 août 2018. Ce soir-là, sa femme, avec laquelle il est marié depuis vingt-trois ans, lui reproche de ne pas s'investir assez pour trouver du travail depuis qu'il a perdu son emploi, quatre ans auparavant. Il vient d'ailleurs d'être radié de Pôle emploi. Depuis plusieurs mois, l'alcool coule à flots au domicile du couple et les disputes se répètent. Selon l'enquête, la quinquagénaire, agressive, insulte souvent Gilles. Ils se bousculent, mais cet homme, décrit comme quelqu'un de calme, ne la frappe jamais.

    «J'en ai marre que tu m'insultes !»

    Cette nuit-là, leurs deux enfants adolescents du couple sont absents. Après un dîner arrosé, la femme reproche à nouveau à son époux de ne pas travailler et de ne pas contribuer à la vie du ménage. Son mari est à bout. « J'en ai marre que tu m'insultes », lance-t-il avant d'aller chercher son pistolet. Alors que sa femme est assise sur le canapé, Gilles arme le marteau de son pistolet et ouvre le feu. Il reste sidéré. Blessée, sa femme appelle elle-même les secours, puis prend une douche et ordonne à son mari de passer la serpillière.

    La police et les pompiers arrivent rapidement. La victime, dont la vie n'est pas en danger, est conduite à l'hôpital de Poissy. Les médecins ont préféré ne pas extraire la balle, estimant que cela pourrait causer encore plus de dégâts. Gilles est passé aux aveux sans difficulté. Il prétend qu'il visait le mur, mais le tremblement de sa main, sous l'effet de l'alcool, aurait orienté le tir en direction de son épouse.

    Gilles ne la retrouvera pas à sa sortie de prison : le couple est aujourd'hui séparé.

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