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Au moins cinq morts lors d'une attaque contre des indigènes en Colombie

Une attaque a été menée par de présumés guérilleros dissidents de l'ex-rébellion des FARC dans la réserve de Tacueyo. La présidence colombienne a annoncé «le déplacement immédiat de l'état-major militaire dans la zone»

Agrandir l'image Des policiers en poste à Guachinte, dans le département de la Cauca, le 18 octobre 2019. — © AFP /Luis Robayo
Des policiers en poste à Guachinte, dans le département de la Cauca, le 18 octobre 2019. — © AFP /Luis Robayo

Au moins cinq indigènes ont été tués et six autres blessés mardi en Colombie dans la réserve de Tacueyo, à Toribio dans le département du Cauca (sud-ouest). Parmi les morts figure une leader de l'ethnie Nasa, Cristina Bautista, a précisé dans un communiqué l'Association des assemblées indigènes de Toribio, indiquant que l'attaque a été menée par des dissidents de l'ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

L'armée, qui a déployé des troupes sur place, a ajouté dans un communiqué que les attaquants visaient à libérer «trois individus» que la garde indigène avait interpellés alors qu'ils rôdaient dans la réserve. La ministre de l'Intérieur, Nancy Patricia Gutierrez, a rejeté sur Twitter les «actions violentes et les menaces contre la population indigène» à Toribio.

«C'est une grave situation d'urgence. C'est un massacre», a pour sa part déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) Luis Acosta, coordinateur national de la garde indigène, formée d'hommes et de femmes armés seulement de cannes, symboles de leur fonction. «Nous sommes en conflit avec des dissidents des FARC parce que nous contrôlons le territoire, rejetant les cultures illicites de coca et de marijuana.»

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La coca est la matière première de la cocaïne, dont la Colombie est le premier producteur mondial avec un record de 171 000 hectares de plantations en 2017, selon l'ONU. Dans le Cauca, opère aussi les guérilleros de l'Armée de libération nationale (ELN), dernière rébellion armée du pays.

Une situation jugée «extrêmement grave»

La présidence colombienne a annoncé dans la soirée «le déplacement immédiat de l'état-major militaire dans la zone», puis mercredi du ministère de l'Intérieur et des autorités du département pour une réunion avec les organisations indigènes du Cauca», selon le service de presse.

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Le Défenseur du peuple, Carlos Negret, chargé de la protection des droits, a jugé la situation «extrêmement grave». Il a dénoncé le fait que les dissidents de la zone ne «laissent passer aucune mission humanitaire» et appelé au respect des communautés qui «ne veulent pas être impliquées dans le commerce illicite du trafic de drogue».

Un peu plus tôt, l'Organisation nationale des indigènes de Colombie (ONIC) avait dénoncé sur Twitter le gouvernement du président de droite Ivan Duque le jugeant «complice de par son silence» et demandé «jusqu'à quand va durer le massacre?» La Colombie compte environ 1,9 millions d'indigènes, qui représentent 4,4% de la population.