De plus en plus de Français se soucient de leur empreinte environnementale, jusqu’à la mort et même au-delà. Alors que la crémation et l'inhumation, les deux seules pratiques autorisées en France, ont un fort impact, un cimetière écologique a vu le jour à la fin de l’été en région parisienne. À l'occasion de la Toussaint, découvrons ce nouveau concept. 

Terminé les monuments funéraires en granit importé. Exit les caveaux en béton. Au placard le formol et autres produits chimiques. La nouvelle tendance est à des funérailles écologiques. Pour répondre à une demande croissante, la Ville de Paris a inauguré à la fin de l’été le premier cimetière de ce type dans la région, à Ivry-sur-Seine, au sud de la capitale. Un projet inspiré par l’expérience de cimetière "naturel" de la ville de Niort lancée en 2014.
Ici les sépultures seront identifiées par une simple stèle en bois posée à même le sol. Tout doit être 100 % biodégradable, du cercueil en carton ou en bois d’origine locale et sans vernis, jusqu’à la tenue du défunt, en fibres naturelles. Les familles doivent également s’engager à ne pas avoir recours à la thanatopraxie (la préservation du corps), pour éviter que des produits toxiques ne se répandent dans le sol et viennent contaminer les nappes phréatiques. La division de 1 560 mètres carrés offre 157 emplacements qui constitueront un grand espace vert orné d’arbustes.
Plus écolo et moins cher
"Le premier avantage de cet espace funéraire est la possibilité de laisser une empreinte écologique la plus faible possible", explique Sylvain École, chef de service des cimetières de la Ville de Paris. "Le deuxième avantage est financier, car une inhumation écologique coûte 22 % moins cher : 294 euros pour une concession de 10 ans contre 376 euros en moyenne". Une autre division écologique devrait voir le jour dans le cimetière de Thiais (Val de Marne) l’année prochaine, puis à Pantin (Seine-Saint-Denis) et Bagneux (Hauts de Seine).
Encore plus écologique que l’inhumation ou la crémation est l’humusation. Cette technique consiste à transformer le corps du défunt en terreau. Celui-ci est recouvert de matière organique pour accélérer sa décomposition naturelle. Au bout d’un an, un mètre cube d’humus peut être récupéré pour être dispersé dans un jardin ou pour faire pousser des arbres. Mais cette technique n’est pour l’instant autorisée que dans l’État de Washington.
Concepcion Alvarez @conce1

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