Adolescente tuée à Creil : son petit ami mis en examen pour «assassinat» et incarcéré

Le suspect, un lycéen de 17 ans, a nié les faits ou gardé le silence pendant sa garde à vue, selon le procureur de la République de Senlis.

 Creil (Oise), lundi 28 octobre. Le corps de l’adolescente disparue vendredi a été retrouvé dimanche dans un cabanon de jardin incendié.
Creil (Oise), lundi 28 octobre. Le corps de l’adolescente disparue vendredi a été retrouvé dimanche dans un cabanon de jardin incendié. LP/J.H.

    « Il conteste ou garde le silence », a confié, ce jeudi 31 octobre, le procureur de la République de Senlis, Jean-Baptiste Bladier. Le jeune homme de 17 ans interpellé dans l'enquête sur la mort de sa petite amie, une adolescente de 15 ans dont le corps, en partie brûlé, a été retrouvé dimanche à Creil (Oise), n'a pas fait de révélations pendant sa garde à vue.

    Le magistrat évoque pourtant à son encontre « une accumulation d'indices graves et concordants ». Le suspect a été présenté jeudi après-midi à un juge d'instruction et mis en examen dans la soirée pour « assassinat ». Il a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Liancourt.

    « Des brûlures au niveau des chevilles »

    L'affaire démarre vendredi 25 octobre. Ce soir-là, la victime disparaît de son domicile. À 500 m de là, un incendie ravage un cabanon de jardins familiaux. Le médecin qui a examiné le suspect note d'ailleurs « des brûlures au niveau des chevilles ».

    C'est là, dans cet abri régulièrement squatté, que le cadavre de l'adolescente est retrouvé dimanche par des jeunes. « Il n'a pas été découvert vendredi en raison du manque de lumière, de l'enchevêtrement de nombreux débris et de l'état du corps », explique le procureur.

    L'autopsie, réalisée lundi, confirme deux plaies, une au nombril et l'autre au foie, causées par une arme blanche. « Elle était morte avant le début du feu. Un couteau a été retrouvé dans le cabanon. On ne peut dire si c'est l'arme du crime », détaille le magistrat.

    « Du sang sur ses baskets »

    Une mère de famille, qui a croisé le suspect au cours du week-end, a confié aux enquêteurs qu'il avait « du sang sur ses baskets ». Les chaussures ont été retrouvées nettoyées et ont été placées sous scellés pour des examens approfondis. Le légiste évoque également « un utérus de taille supérieure à la normale ».

    « Nous avons de fortes suspicions qu'elle était enceinte. Des analyses doivent le confirmer et, le cas échéant, révéler l'identité du père ».

    Le jeune homme reconnaît avoir fréquenté la victime pendant le mois d'août et fait état d'une relation sexuelle non protégée. Il aurait mis fin à cette fréquentation et s'estimait même harcelé par la jeune fille.

    « Des renseignements imprécis et invérifiables »

    Un autre témoin a recueilli, dès le vendredi, « des confidences précises et circonstanciés » du suspect. « Il aurait prémédité son geste, donné rendez-vous à la victime et utilisé une substance inflammable, certainement de l'essence », relate Jean-Baptiste Bladier.

    Un dernier témoin affirme avoir vu le couple vendredi soir rentrer dans le cabanon, le suspect prenant soin de fermer l'entrée avec une plaque en tôle.

    Sur le soir des faits, le suspect ne donne que « des renseignements imprécis et invérifiables ». « Ses deux parents, chez qui il vit une semaine sur deux, se contredisent également entre eux ». C'est chez sa mère qu'il a été interpellé « sans heurts, comme s'il attendait ».

    Un lycéen « brillant »

    Les premières analyses menées sur son ordinateur montrent de nombreuses recherches Internet sur l'affaire et les mots-clés « meurtre » et « assises ». Un travail sur la téléphonie est en cours. « Il est déjà assez parlant », révèle le magistrat.

    Les parents du suspect sont « sous le choc », explique l'un de ses conseils. Selon lui, ce lycéen en terminale ES est décrit comme « un garçon sans histoires, brillant, qui travaille le week-end » et « bien sous tous rapports ». S'il est accusé, il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

    Les membres de la famille de la victime ont, eux, été reçus ce mercredi par le procureur qui s'est dit impressionné par « leur calme, leur dignité et leur retenue ».