FAITS DIVERSUn étudiant trans agressé pour la troisième fois à Besançon

Besançon : Un étudiant trans agressé pour la troisième fois à l'Université

FAITS DIVERSMaël, un étudiant en médecine de 26 ans, a été agressé le 23 octobre dernier sur le parking de l'université de Besançon
Maël, un étudiant trans de l'université de Besançon, a été agressé pour la 3e fois le 23 octobre.
Maël, un étudiant trans de l'université de Besançon, a été agressé pour la 3e fois le 23 octobre.  - Maël
Nils Wilcke

Nils Wilcke

L'essentiel

  • Maël, un étudiant en médecine de 26 ans, a été agressé sur le parking de l'université de Besançon en sortant de cours.
  • Il a été roué de coups le 23 octobre dernier vers 18h, en sortant de cours. C'est la troisième fois qu'il doit faire face à une agression au même endroit.
  • S'il rend public les agressions qu'il subit, en particulier sur les réseaux sociaux, c'est notamment pour « rendre visible » les agressions dont sont victimes les personnes trans.

Il a décidé de témoigner à visage découvert sur son compte Twitter et dans la presse régionale. Maël, un étudiant trans de 26 ans, a été insulté et agressé physiquement par quatre personnes sur le parking de son université à Besançon, le 23 octobre dernier.

Les faits se sont déroulés vers 18h, à sa sortie du bâtiment où se déroulent les cours. « Quatre personnes m’ont surpris par-derrière, témoigne auprès de 20 Minutes l’étudiant, qui fait des études de médecine après un Master en neurosciences. Deux me retiennent les bras en arrière, une troisième enchaîne les coups de poing ». Il subit également des insultes à caractère transphobe : « Ils m’ont dit que j’étais une erreur de la nature, un malade mental », se rappelle Maël.

a

Déchaînement de violence

Cette violente agression est la troisième que Maël subit en un an, selon lui, à cause de sa transidentité. En octobre 2018, déjà, il avait témoigné d’une double agression dans la semaine sur le même parking, comme le rappelle France 3 Bourgogne Franche-Comté. Plusieurs personnes l’avaient assommé et frappé une fois qu’il était tombé au sol.

a

Comment expliquer ce déchaînement de violence ? Pour Maël, l’explication est à chercher dans le « coming-out forcé » que lui a fait subir l’un de ses professeurs lors d’un cours l’an dernier. L’enseignant aurait insisté pour lui donner du « mademoiselle » au lieu de l’appeler « monsieur ».

« J’en ai parlé avec la direction, je pense que ce prof ne s’est pas rendu compte de l’impact de ses paroles », fait observer Maël. Suite à cet épisode, il raconte avoir été harcelé par des étudiants. Ces derniers ont des « gestes déplacés » à son égard pendant qu’il rentre dans l’amphithéâtre avec les autres.

« Il faisait trop noir et tout s’est passé très vite »

En juin 2018, Maël fait la Une du magazine L'Express consacré aux violences LGBT-phobes, avec d’autres victimes. Il retrouve cette Une sur le pare-brise de sa voiture en sortant de cours, son visage entouré. Face à cet acte d’intimidation, l’un de ses professeurs l’incite à porter plainte. « Je n’ai pas pu identifier mes agresseurs car il faisait trop noir et tout s’est passé très vite. Quand j’ai pris un premier coup de poing, j’ai fermé les yeux car j’avais peur de croiser leur regard ».

Actuellement à Montbeliard pour ses révisions, Maël, qui a fait établir un certificat pour coups et blessures aux urgences, s'est rendu cette après-midi au commissariat de la ville pour déposer une nouvelle plainte. « Le commandant de la sûreté nationale bisontin a lu la presse et m'a appelé pour m'inciter à porter plainte », précise-t-il. S’il rend publique ce qui lui arrive, c’est parce qu’il n’a « plus envie de se cacher » mais aussi pour « rendre visible » les agressions dont sont victimes les personnes trans.

Le dernier rapport de l’association SOS Homophobie, publié en mai, pointe une « homophobie et une transphobie de plus en plus violente » avec 231 agressions physiques recensées en France pour l’année 2018.

Sujets liés