La région Méditerranée est la plus impactée par le changement climatique, derrière l'Arctique. Avec 500 000 millions d'habitants, les risques sur la production agricole, la pêche, l'économie et l'approvisionnement en eau sont importants. Les experts du Meddec viennent de les lister dans un rapport qui fait froid dans le dos.

Quand on parle de réchauffement climatique, on pense tout de suite à l’Arctique. Mais l’une des zones les plus touchées en matière de changement climatique se trouve tout près de nous, en Méditerranée, où vivent 500 millions de personnes. Selon une étude inédite du Meddec, un réseau de plus de 80 scientifiques sur le changement climatique en Méditerranée, la région s’est déjà réchauffée de 1,5 °C depuis l’ère préindustrielle, contre 1,1 °C en moyenne dans le reste du monde.  
"La région Méditerranée se réchauffe 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale" estiment ainsi les experts, dans un rapport présenté le 10 octobre dernier. Si rien n’est fait, la température pourrait dépasser les 2°C dès 2040 et atteindre 3,8°C dans certaines parties du bassin méditerranéen à la fin du siècle, avec des conséquences désastreuses pour les populations, l’agriculture, l’économie et la biodiversité.  
Conflits à venir pour l’accès à l’eau
Les vagues de chaleur seront plus importantes et plus durables, avec des périodes de sécheresse extrême, prédisent les auteurs, provoquant la disparition de forêts et de zones humides. La productivité agricole est menacée avec des rendements attendus à la baisse. L’acidification de l’eau a déjà contribué à la perte de 41 % de prédateurs marins dans la zone tandis que 90 % des stocks de poissons sont déjà surexploités. Et les espèces invasives comme les méduses et les moustique-tigre deviendront la norme.  
L’étude précise également que dix des vingt villes les plus menacées par la montée des eaux d’ici 2050 se trouvent en Méditerranée. Dans les vingt prochaines années, 250 millions de personnes seront considérées comme ‘pauvre en eau’ (disposant de moins de 1 000 m3 par habitant et par an) contre 180 millions en 2013. Cela va entraîner des conflits et des migrations humaines à grande échelle, préviennent les auteurs. La Grèce et la Turquie pourraient passer sous ce seuil dès 2030.    
Concepcion Alvarez @conce1

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