Herbicides, insecticides, fongicides... Plus aucun de ces pesticides ne se trouvera désormais dans les forêts publiques. L'Office national des forêts (ONF) vient d'annoncer leur abandon dans la gestion de ces dernières. Si leur usage était très limité, cette bonne nouvelle fait suite à celle de l'arrêt du glyphosate annoncée en 2018. 

Objectif zéro phyto atteint. L’Office national des forêts (ONF) vient de décider d’abandonner l’usage des produits phytopharmaceutiques dans la gestion des forêts publiques. Fini les herbicides, insectides et fongicides… sur un tiers de la surface forestière de l’Hexagone.
Leur recours était déjà minime à en croire l’ONF qui avance un chiffre de 0,02 % de surfaces forestières traitées. Ces traitements étaient appliqués pendant les phases de régénération et ciblaient la végétation qui pouvait entraver la croissance des arbres comme les fougères ou les ronces. "Pour aboutir à cet objectif, des alternatives mécanisées ou des techniques de bio-contrôle des ravageurs et parasites des arbres seront dorénavant privilégiées", note l’ONF qui veut voir, dans cet engagement, un "gage d’exemplarité" car certains des traitements que l’Office a abandonnés sont encore autorisés par la réglementation
Arrêt du glyphosate depuis 2018 
Reste que la pression se faisait de plus en plus grande. L’année dernière, plusieurs ONG avaient lancé une pétition demandant l’arrêt des pesticides sur les surfaces non agricoles dont les forêts. "Les herbicides et fongicides de synthèse n’ont pas leur place dans une forêt qu’elle soit publique ou privée", notait Sylvain Angerand des Amis de la Terre. "Il ne faut pas reproduire les erreurs qui ont été faites dans l’agriculture, la forêt doit rester un écosystème et la production de bois doit se faire dans le respect des équilibres naturels". L’ONF avait alors décidé d’abandonner le glyphosate. 
Selon les associations, 40 pesticides de synthèse dont 23 à base de glyphosate étaient autorisées dans les forêts françaises. "Ces derniers sont pourtant classés comme pouvant entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique, s’accumulant dans l’organisme des poissons, crustacés, algues, et plantes. D’autres, au nom évocateur tel que le "Fusilade Forêt" commercialisé par Syngenta, présentent des risques pour l’enfant pendant la grossesse", notaient les ONG. 
Marina Fabre, @fabre_marina 

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