Jumeaux d'un couple gay refusés par une garderie

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ArgovieJumeaux d'un couple gay refusés par une garderie

Deux garçons de 3 ans et demi n'ont pas été acceptés par un jardin d'enfants en raison de la sexualité de leurs parents.

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Rafael et Rahul sont privés de garderie car ils ont deux papas.

Rafael et Rahul sont privés de garderie car ils ont deux papas.

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Une garderie de Lenzburg a refusé Rafael et Rahul car les parents de ces jumeaux de 3 ans et demi sont homosexuels. Interrogée par le «Lenz­burger Bezirks-Anzeiger», la responsable de la structure d'accueil a estimé qu'une telle configuration familiale n'était «ni normale ni naturelle». «Elle a dit que les petits pouvaient être très méchants entre eux, c'est pourquoi elle ne voulait pas accueillir d'enfants d'un couple gay», précise Stefan, l'un des pères des jumeaux.

Contexte politique

«Ce comportement est discriminatoire», regrette Regula Aeschbach, présidente des garderies argoviennes. Mais cette structure privée ne bénéficie d'aucun financement public et n'est pas obligée d'accepter des enfants, explique le chancelier communal de Lenzburg, Christoph Hofstetter.

«Cette affaire montre que la protection contre la haine et la discrimination est une nécessité. Si ces enfants avaient des parents juifs, une telle exclusion serait déjà punissable», relève Cordula Niklaus, mem­bre du comité pour l'extension de la norme antiraciste (lire encadré).

Manifestation samedi

Samedi, un kiss-in a été organisé à Lenzburg: une quinzaine de manifestants se sont embrassés sur la bouche pour dénoncer cette discrimination. Quant à Stefan et son compagnon Rosha, ils ne savent pas encore s'ils contacteront une autre garderie ou s'ils attendront que les jumeaux aient l'âge d'aller à l'école, l'an prochain. «C'est bien que notre cas provoque une discussion sur l'homophobie dans la société. Nous espérons que les couples de lesbiennes ou de gays n'auront plus à subir une telle discrimination», conclut Stefan.

L'UDF a lancé un référendum contre l'extension de la norme pénale antiraciste à l’homophobie. Le parti de droite a trois mois pour récolter 50'000 signatures. Que dit, en l’état, la législation et qu’est-ce que l’extension anti-homophobie prévoit-elle?

Votation en février

Fin 2018, les Chambres fédérales ont décidé de rendre punissables les appels à la haine et à la discrimination contre les homosexuels. À cette fin, la norme antiraciste actuelle, qui condamne la discrimination des personnes en raison de leur race, ethnie ou religion, a été complétée avec l'orientation sexuelle. L'Union démocratique fédérale et les Jeunes UDC ont combattu cette modification par référendum. Le peuple se prononcera le 9 février 2020.

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