"Il y a eu des pipis au lit, des pleurs, des angoisses et des cauchemars" : en Loire-Atlantique, des enfants traumatisés par un instituteur

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François Coulon, édité par , modifié à
Dans l'école publique de Corsept, les parents d'élèves se mobilisent contre un instituteur de CE2 aux méthodes controversées. Ils dénoncent des punitions humiliantes qui ont traumatisé leurs enfants. Malgré un signalement à l'Académie de Nantes, l'instituteur est toujours en place. 12 enfants sur 24 ne suivent plus les enseignements du maître d'école. 
REPORTAGE

Des pleurs, des cauchemars, des pipis au lit... Une dizaine d'enfants de l'école publique Camille Corot de Corsept en Loire-Atlantique sont traumatisés par leur instituteur de CE2, aux méthodes pédagogiques apparemment brutales. Depuis la rentrée de septembre, le malaise est perceptible. Dans un premier temps, 16 enfants sur 24 ont été retirés de l'école pendant trois jours par leurs parents pour dénoncer les violences psychologiques dont se rendrait coupable cet enseignant et demander son éviction. Lundi et mardi, des parents ont mené une opératon de blocage pendant quelques heures pour être entendus. 

 

12 enfants sur 24 ne suivent plus ses cours

Huit enfants ne sont pas retournés en classe, quatre ont quitté définitivement l'école. Aurélie est la maman de Méline, huit ans. Très bonne élève, elle est littéralement terrorisée par son instituteur. "Le médecin a diagnostiqué une phobie anxio-majeure, une peur vraiment d'aller à l'école", raconte cette parent d'élève. "Elle a l'impression d'avoir tout le temps le maître sur le dos, il est tout le temps présent dans sa tête." Au bout de trois semaines, Méline a été retirée en urgence et définitivement de la classe de CE2.

Au total 12 enfants, sur 24, ne suivent plus les enseignements de l'instituteur, soupçonné de maltraitances psychologiques. Emilie, mère de deux élèves, raconte le cauchemar de ses enfants. "Il y a eu des pipis au lit, des pleurs, des angoisses et des cauchemars." Elle évoque des "punitions humiliantes". "Ne plus avoir le droit de travailler de la journée, ne plus avoir le droit d'aller aux toilettes, ne pas boire".

"Mon fils se cache dans les toilettes pour aller pleurer"

"Ils n'ont pas le droit à l'erreur, ils n'ont pas le droit de ne pas savoir donc quand ils ne savent pas, ce sont des humiliations, des enfants qui pleurent parfois pendant plus de quinze minutes, à en avoir mal au ventre pour aller à l'école, à en vomir. Ce n'est plus possible", raconte Emilie. "Mon fils se cache dans les toilettes pour aller pleurer. C'est très difficile." 

Par le passé cet instituteur aurait déjà fait l'objet de plaintes et de signalements. Mais sa carrière n'a jamais été remise en cause. Les parents d'élèves de l'école Camille Corot ont contacté l'Académie de Nantes. Elle leur a demandé de faire preuve d'apaisement, vis à vis de l'instituteur.