Condamné pour avoir abusé sexuellement de son amie durant son sommeil, à Chamalières (Puy-de-Dôme)

Elle avait bien voulu qu'il reste dormir chez elle après une soirée en discothèque. Seulement dormir. Il a abusé d'elle durant son sommeil.


Par Olivier Choruszko

Publié le 05 novembre 2019 à 17h39

La victime a porté plainte après s'être fait insulter par son agresseur sur les réseaux sociaux (photo d'illustration). © Agnès GAUDIN .

Les choses étaient pourtant claires ce petit matin du 28 mai 2018. Ils avaient bu quelques verres dans une boîte de nuit clermontoise. Il se sentait trop fatigué pour rentrer chez lui. Elle a accepté de l’héberger dans son studio. Pour dormir. Uniquement pour dormir, même si lui, tentant quelques caresses, aurait bien voulu aller plus loin… 

Elle se réveille en sursaut

Vers 8 heures, les deux étudiants s’allongent dans l’unique lit de l’appartement. Elle s’endort en toute confiance. Mais deux heures plus tard, la jeune femme se réveille en sursaut. C’est la stupeur. Sa culotte et son short de nuit ont été retirés. Son ami est en train de la pénétrer avec ses doigts.

Je ne sais pas ce qui s’est passé, c’est monstrueux, c’est répugnant, je regrette sincèrement
Le prévenu

Le jeune homme de 22 ans, lunettes, petite parka bleue et chaussures bien cirées, murmure des excuses à la barre du tribunal correctionnel. Comme celles qu’il a formulées par SMS après les faits. Les choses, à ce moment, auraient pu en rester là. Son amie décide de ne pas déposer plainte. Jusqu’à ce second choc, quelques semaines plus tard. L’agression qu’elle a subie fait l’objet d’une rumeur sur les réseaux sociaux. Son ami, dans un message, la traite alors de « grosse salope ».

Faits qui relèvent du viol

« Les réseaux sociaux ont fait que je me suis emporté », reconnaît-il. « Je n’avais plus envie d’entendre parler de cette histoire et cela m’est revenu comme un boomerang. »

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Au point de devoir répondre cette fois devant les juges, de faits « particulièrement graves », insiste la procureure Laure Lehugeur. Des faits qui peuvent valoir jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle. « Toutes les parties ont accepté cette correctionnalisation. La loi doit être rappelée. »

Le prévenu doit comprendre que quand une femme dit non, c’est clairement non
Laure Lehugeur, procureur de la république

Elle requiert trois ans de prison dont dix-huit mois de sursis simple. Le jeune homme, alors amoureux de la victime, tente d’expliquer qu’il voulait « faire plaisir » à son amie. « On est dans l’argumentation 2.0, très numérique, où il y a une inconscience chez vous d’avoir commis quelque chose qui a la définition du viol », estime Frédéric Franck, avocat de la victime, présente à l’audience à ses côtés.

Fichier des délinquants sexuels

Une jeune femme dont le courage est reconnu par tous. Y compris par Sandrine Legay, avocate du prévenu. Mais elle demande aussi de prendre en compte le profil de son client, au casier vierge et d’habitude respectueux des femmes. « Je pense que vous ne serez pas amenés à le revoir », estime-t-elle.
Il est condamné à trente mois de prison assortis d'un sursis avec mise à l’épreuve durant deux ans et il est désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.

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