"Ma vie est en danger": vivant à Nice depuis 2012, un jeune Kurde s’oppose à sa reconduite en Turquie

Savas est né à Varto, une ville d’Anatolie orientale. Il a fui sa Turquie natale en 2012 pour s’installer à Nice. Et il refuse d’y retourner.

C. C. Publié le 05/11/2019 à 18:10, mis à jour le 05/11/2019 à 21:00
Savas comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Nice pour avoir refusé, la semaine dernière, de monter à bord du vol pour Istanbul où la police voulait l’embarquer. Photo AFP

"Je suis kurde. Ce n’est pas ma faute si je suis né en Turquie! Ma vie est en danger. J’ai cherché une solution partout, j’ai écrit à tout le monde. Je n’ai pas trouvé."

Dans la salle d’audience, un silence gêné accompagne le témoignage de Savas. La situation de ce garçon, qui approche la trentaine, revêt un écho particulier après l’offensive turque contre les forces kurdes en Syrie.

Savas est né à Varto, une ville d’Anatolie orientale. Il a fui sa Turquie natale en 2012 pour s’installer à Nice. Et il refuse d’y retourner.

Jeudi, Savas comparaît dans le box, face au tribunal correctionnel de Nice. Le 30 octobre, il a refusé de monter à bord du vol pour Istanbul où la police voulait l’embarquer. Il est visé par une obligation de quitter le territoire français rendue fin septembre.

Mais Savas a, sans violence, refusé de s’y conformer.

En Turquie, Savas a "refusé de faire son service militaire pour ne pas risquer de faire la guerre contre les Kurdes", note le président Guillaume Saint-Cricq. "Contre mes frères", précise l’intéressé.

Il aurait été rejeté à la fac, du fait de ses origines. Il a alors rejoint la France.

Demandes rejetées

Savas y fait sa première demande d’asile en 2012. Requête rejetée: la Turquie n’est alors pas considérée comme un pays dangereux.

Il renouvelle ses démarches auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, épuisant toutes les voies de recours.

Une première obligation de partir le vise en 2014. La dernière a failli aboutir.

Son avocate, Me Emmanuelle Vial, tente d’alerter sur sa situation. Savas n’a pas de casier judiciaire. Il a de la famille ici, travaille au noir pour vivre.

Le tribunal prononce une peine de trois mois de prison avec sursis (le procureur Brigitte Funel en avait requis quatre). Savas regagne le centre de rétention administrative.

En attendant, probablement, une nouvelle tentative d’expulsion...

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