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Les jeunes Chinois ne pourront pas jouer aux jeux sur mobile plus de 1h30 par jour

Pékin veut empêcher les enfants de jouer trop longtemps aux jeux vidéo pour lutter contre l’addiction et la myopie. NICOLAS ASFOURI/AFP

L’administration va mettre en place un système, basé sur l’identité réelle des joueurs, pour limiter strictement le temps de jeu des mineurs sur mobile.

Pékin avait annoncé qu’il prendrait des mesures pour protéger les enfants des jeux mobiles, accusés d’être trop addictifs et de créer une génération de myopes. C’est désormais chose faite. Une mise à jour de la loi sur la protection des mineurs oblige désormais l’ensemble des éditeurs de jeux à limiter le temps passé sur les écrans. Les moins de 18 ans ne pourront plus jouer sur leur smartphone que 1h30 par jour, et 3 heures durant les vacances scolaires. Un «couvre-feu» virtuel les empêcheront de jouer entre 22 heures et 8 heures du matin. Les dépenses sur ces jeux gratuits mais truffés de micro-transactions seront aussi contrôlées: pas plus de 25 euros par mois chez les 6-16 ans, et 50 euros pour les 16-18 ans.

Les petits Chinois ne pourront pas s’en sortir en mentant sur leur âge. Ils devront décliner leur identité, information qui sera croisée avec une base de données étatique, pour pouvoir se créer un compte sur leur jeu mobile favori. C’est déjà le cas depuis 2007 pour les jeux en ligne sur ordinateur, et depuis 2011 pour s’inscrire sur un réseau social.

L’État veut aussi mettre en place une classification des jeux vidéo en fonction de l’âge, un système sur lequel travaillent déjà les éditeurs du pays. Cette classification existe en Europe (PEGI) et aux États-Unis (ESRB) et permet de faire la distinction entre les titres tous publics et ceux réservés aux plus de 12, 16 ou 18 ans. Mais il s’agit d’une recommandation, et non d’une interdiction de vente. Pékin souhaite, au contraire, que les éditeurs empêchent un enfant de 10 ans de jouer à un titre classé 16 ans et plus, grâce à la vérification de sa date de naissance.

Tencent sous pression

Cela fait deux ans que les jeux sur mobile font l’objet de vives critiques de la part du pouvoir. Le Quotidien du Peuple avait qualifié le jeu Honour of Kings, joué par plus de 200 millions de personnes, de «poison» et de «drogue» visant à rendre accros les mineurs. Son créateur, le géant de l’Internet Tencent, avait dû faire amende honorable en restreignant le temps de jeu sur ce titre à une heure par jour pour les moins de 12 ans, et deux heures pour les 12-18 ans. Cela n’a pas empêché Pékin de poursuivre ses attaques contre l’industrie. Entre février et décembre 2018, l’administration a gelé les autorisations de mise sur le marché des nouveaux jeux vidéo afin de remettre le système à plat. Cela s’est traduit par un fort ralentissement de la croissance du jeu mobile en Chine (+5%, à tout de même 27 milliards d’euros), et la perte pour Tencent d’un tiers de sa valorisation boursière. La tentaculaire entreprise a dû se réorganiser pour moins dépendre du jeu vidéo, sa principale source de revenus.

Tencent n’a pourtant cessé de donner des gages de bonne volonté. En octobre 2018, il a mis en place un système de reconnaissance faciale sur ses jeux pour éviter qu’un enfant ne joue sur le compte d’un adulte. Et depuis ce printemps, les moins de 16 ans doivent obtenir l’autorisation de leurs parents, dont l’identité est dûment vérifiée, pour pouvoir jouer à un jeu Tencent.

Les jeunes Chinois ne pourront pas jouer aux jeux sur mobile plus de 1h30 par jour

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12 commentaires
  • Charles.O

    le

    ils finiront donc moins idiots que les occidentaux , c'est une sage décision d'après les scientifiques !

  • muhammad Durand

    le

    Huxley doit frétiller dans sa tombe !

  • vincent pradel

    le

    Ils ont 100% raison. Cela ferait bondir la gauche inconséquente en France, championne du laisser-Faure et du laisser-aller dont on voit le désastreux bilan aujourd’hui en banlieue.

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