Accéder au contenu principal
Otan / Macron

Emmanuel Macron juge l'Otan en état de «mort cérébrale»

Dans une interview à The Economist, le président français a aussi invité ses partenaires européens à se réveiller afin de conserver le contrôle de la destinée du continent.

Le président Macron lors d'une conférence de presse en marge d'un sommet de l'Otan en juillet 2018.
Le président Macron lors d'une conférence de presse en marge d'un sommet de l'Otan en juillet 2018. Ludovic Marin/Pool via REUTERS
Publicité

« L’Otan est en état de mort cérébrale », a lancé le président français dans une interview accordée à l'hebdomadaire britannique The Economist

Cette petite phrase intervient à quasiment un mois du prochain sommet de l'organisation à Londres, mais surtout à quelques heures des cérémonies qui marquent les 30 ans de la chute du Mur de Berlin.

Pour ces dirigeants européens qui s’apprêtent à partir pour la capitale allemande, Emmanuel Macron a un message, un diagnostic sur l’état de l’Europe aujourd’hui. Et il est sévère : « L’Europe est au bord du précipice ». C’est pourquoi les dirigeants doivent se réveiller « pour conserver le contrôle de la destinée du continent ».

On le sait, le président français veut une armée européenne mais cela se complique quand l’avion de combat franco-allemand destiné à remplacer le Rafale reste un projet difficile à mettre en œuvre ou quand la Grande-Bretagne, l’autre grande puissance militaire de l’Europe, pense toujours à partir et que la Pologne, par exemple, tient toujours à rester sous le parapluie militaire américain.

Intervention turque

Face à ces difficultés, Emmanuel Macron veut saisir cette occasion de l’anniversaire de la chute du Mur pour rappeler qu’en 30 ans, le monde a changé. « Le schéma post-89 est remis en question », dit un diplomate.  « Les États-Unis nous tournent le dos », dit même le président. 

L’opération turque en Syrie est à ses yeux « un énorme problème pour l’Otan ». L’attaque a été condamnée par l’Union européenne et nombre de ses pays membres, sans aucun effet. 

« Des mots drastiques »

À Berlin, où le secrétaire général de l'alliance atlantique rencontrait la chancelière Merkel, cette dernière a réagi aux déclarations d'Emmanuel Macron qu'elle ne partage pas.

« Le président français a utilisé des mots drastiques pour évoquer l’Otan. Cela ne correspond pas à ma vision de la coopération au sein de l’alliance atlantique. De telles déclarations ne me paraissent pas nécessaires. Même si nous avons des problèmes. L’Otan œuvre en faveur des intérêts de l’Allemagne, elle contribue à notre sécurité. J’ai déjà dit que les Européens devaient plus que par le passé prendre leur destin en main, mais la relation transatlantique est irremplaçable pour nous. L’Otan fait du bon travail dans de nombreux domaines. Elle a élargi l’éventail de ses activités ces dernières années. Je trouve positif que nous ayons une vision plus politique dans notre action qu’il y a encore dix ans. Nous devons approfondir cette évolution et réformer ce qui doit l’être. Mais je ne partage pas le point de vue du président français. »

Il constate d’abord que le président des États-Unis se désolidarise, se désintéresse tout simplement de cette question de l’Otan.

01:05

Le chercheur de l'Irsem Michel Goya sur les déclarations faites par Emmanuel Macron

Béatrice Leveillé

Avoir une politique de puissance, c’est être capable d’imposer sa volonté à d’autres pour défendre ses intérêts, ses intérêts propres. Or l’Union européenne ne le fait pas. C’est un ensemble herbivore dans un monde de carnivores.

00:59

Le chercheur de l'Irsem Michel Goya sur la défense européenne et l'Otan

Béatrice Leveillé

 

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.