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Antoine Terrel , modifié à
Invité samedi d'Europe 1, Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la Conférence des évêques de France, est revenu sur "la somme forfaitaire" votée par les évêques pour les victimes d'agressions sexuelles commises par des prêtres lorsqu'elles étaient mineures.
INTERVIEW

C'est un dispositif inédit et destiné à la "reconnaissance de la souffrance" des personnes agressées. Réunis samedi à Lourdes, les évêques de France ont voté en faveur d'une "somme forfaitaire" pour les victimes d'agressions sexuelles commises par des prêtres lorsqu'elles étaient mineures. Invité samedi d'Europe 1, Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la Conférence des évêques de France (CEF), estime que cette mesure est "une marche supplémentaire" dans le combat de l'Église contre les violences sexuelles commises en son sein.

Rappelant "la honte que l'Église endosse d'avoir permis que ces actes se perpétuent et d'avoir fermé les yeux, voire d'avoir arrangé les choses pour que ces souffrances ne soient pas connues", Vincent Neymon reconnaît que la mise en place de ce forfait financier "ne suffira sans doute pas", et que l’argent "ne réparera pas tout", la souffrance étant "imprescriptible". "Il faut être humble et modeste", explique-t-il au micro de Wendy Bouchard, notant toutefois qu'elle constitue "une marche supplémentaire dans la reconnaissance de ces souffrances". 

"Trouver d'autres sources de financement"

"On ne sait pas quel sera le montant", précise-t-il, ce dernier devant être proposé aux évêques lors de leur prochaine réunion à Lourdes en avril, tout comme le fonds de dotation spécifique, qui permettra de verser le forfait. "Il faut savoir combien de personnes vont être concernées , trouver un montant juste, ni trop bas, ni trop élevé, et savoir de quel argent on va disposer", explique Vincent Neymon, qui rappelle que "l'Église n'est pas riche". 

Ainsi, il faudra "aller trouver de l'argent", ajoute le porte-parole adjoint de la CEF. Le fonds sera notamment alimenté par les coupables, les évêques, les prêtres, et "un certain nombre d'acteurs de l'Église institutionnelle". Mais, dit encore Vincent Neymon, il faudra "trouver d'autres sources de financement", pourquoi pas en proposant "aux fidèles qui le souhaitent de participer à ce fonds". "Tous les catholiques sont invités à participer à cette reconnaissance" des souffrances des victimes, martèle-t-il. 

Interrogé sur les autres mesures proposées par la CEF, son porte-parole adjoint met notamment en avant la prévention, en organisant par exemple "des témoignages de personnes victimes au plus près du terrain". "Permettre à chacun d'être en vigilance c'est la première des préventions", estime-t-il. Concernant les prêtres ou religieux coupables, Vincent Neymon explique qu'il faut à la fois "trouver une solution pour que les coupables puissent être accompagnés comme des personnes malades" une fois leur peine purgée. Il s'agit également de savoir "comment détecter ou accueillir des prêtres qui avoueront des fragilités". Et de conclure : "Sur la question de l'accompagnement des coupables, on est encore au début".