La Russie se serait fortement infiltrée dans la politique anglaise

Selon un rapport parlementaire, les agents russes auraient tissé un réseau dans les hautes sphères britanniques sans être inquiétés, relate CNN.

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Selon plusieurs témoignages, Moscou a construit un maillage fort, constitué de diplomates anglais, parlementaires et autres figures influentes en politique pour infiltrer les hautes sphères britanniques. 

Selon plusieurs témoignages, Moscou a construit un maillage fort, constitué de diplomates anglais, parlementaires et autres figures influentes en politique pour infiltrer les hautes sphères britanniques. 

© Alexei Druzhinin/AP/SIPA / AP / Alexei Druzhinin/AP/SIPA

Temps de lecture : 3 min

Plusieurs gouvernements britanniques auraient détourné le regard de l'influence russe dans le monde politique du Royaume-Uni, résume un rapport parlementaire encore non publié. Selon plusieurs témoignages, Moscou a construit un maillage fort, constitué de diplomates anglais, parlementaires et autres figures influentes en politique pour infiltrer les hautes sphères britanniques. Selon les sources de CNN, ce réseau pourrait être « la menace la plus importante faite aux institutions du Royaume-Uni ».

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L'actuel Premier ministre, Boris Johnson, fait face à de nombreuses attaques sur ce rapport, resté dans les tiroirs depuis sa remise à Downing Street le 17 octobre dernier. Dominic Grieve, le président du comité à l'origine du compte-rendu, l'accuse notamment de s'être assis dessus en donnant des explications bidon. Certains membres de l'opposition estiment même que le rapport pourrait contenir des informations compromettantes sur le référendum de 2016, qui a conduit au Brexit.

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Une menace minimisée  ?

Selon Dominic Grieve, en temps normal, le Premier ministre donne son accord pour publier les rapports dans les 10 jours qui suivent leur dépôt. Cette fois-ci, le délai pourrait être encore plus long. Avec les élections législatives, le rapport pourrait ne pas être publié avant longtemps, au moins six mois, le comité ayant besoin pour cela du Parlement. Du côté de Downing Street, ces accusations sont réfutées. Les rapports sont soumis à de nombreuses vérifications, explique ainsi le ministre d'État pour l'Europe et les Amériques Christopher Pincher. Il n'y aurait donc pas eu de volonté de la part du gouvernement d'attendre la fin des élections.

Lire aussi Quels sont les enjeux des élections législatives britanniques ?

Mais le rapport, en partie alimenté par les témoignages de l'ancien espion Christopher Steele, ou encore des agences MI5 et MI6, serait alarmiste. Les témoins assurent que la menace russe n'a pas été assez prise en compte par les différents gouvernements. Les agents russes auraient ciblé des positions à la Chambre des communes, trouvé le moyen de financer des partis politiques et même utilisé les ressources d'une agence de relation publique.

Blanchiment d'argent

Le fondateur et président de Hermitage Capital Management, Bill Browder, critique ouvert de Vladimir Poutine, a procuré une liste de citoyens anglais, basés à Dubaï, qui, selon lui, ont agi pour le compte de sociétés-écrans et blanchi de l'argent russe lié au crime organisé. Dans sa déclaration de septembre 2018, l'homme d'affaires a affirmé que la Russie a « utilisé des Occidentaux » pour obtenir des informations, exploitées par la suite à des fins de propagande. Parmi les autres témoignages, plusieurs affaires sont pointées du doigt, comme l'empoisonnement de l'ancien espion russe Sergei Skripal et de sa fille Ioulia.

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Le gouvernement de Boris Johnson n'entend pas flancher. Au Parlement, mardi 5 novembre, Christopher Pincher a réagi, martelant que le gouvernement avait été ferme avec la Russie, notamment dans l'affaire des attaques à Salisbury et Amesbury. Pour le moment, et à l'approche des élections, le rapport non publié alimente grandement les critiques de l'opposition. Parmi les questions en suspens reste par exemple celle d'Emily Thornberry, du Parti travailliste. La femme politique s'interroge sur Dominic Cummings, conseiller spécial de Boris Johnson, qui a passé du temps en Russie dans les années 1990. Certaines personnalités politiques assurent par ailleurs que le rapport pourrait contenir des informations capables d'influencer les votes à venir.

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Commentaires (20)

  • Timéo Danaos

    Eh, bien ! Demain on rase Poutine.

  • padua

    Je suis d'accord avec vous. Dans sa guerre asymétrique contre l'Europe, le danger que représente la Russie est multiforme. Soyons plus que jamais conscient de la menace que fait peser Poutine sur les institutions démocratiques européennes.

  • Legoff

    Je me permets d'insister : le danger vient du soft power du Kremlin, plus que des missiles SS-xyz. C'est de cela qu'il s'agit ici.