Après plus de dix ans de gestation, le 11e parc national, dédié aux forêts de feuillus de plaine, aux confins de la Bourgogne et de la Champagne, est officiellement sorti de terre jeudi 7 novembre, selon un décret paru au Journal officiel.

Le parc, dont l’idée était née lors du Grenelle de l’environnement en 2007, est le premier consacré aux forêts en France. "Le classement de ce territoire habité et exploité a pour objectif, outre la protection d’un patrimoine naturel exceptionnel (le cœur, principalement forestier est composé de près de 90 % de forêts anciennes), la protection d’un patrimoine culturel riche et ancien, et l’accompagnement à l’innovation en matière de développement durable de ce territoire rural", souligne le décret.



Le "parc national de forêts" s’étend sur un périmètre maximal de près de 250 000 hectares : une réserve intégrale de 3 100 hectares où la forêt est laissée en libre évolution, un "cœur" de 56 000 hectares où s’appliqueront des règles spécifiques et une "aire d’adhésion" qui partage la vision du projet sans que les règles du cœur ne s’y appliquent.
Composées de hêtres, mais aussi de charmes, chênes ou trembles, les forêts, dont certaines datent de plus de deux siècles, couvrent environ la moitié du parc et presque la totalité de son cœur. La présence de nombreuses sources et cours d’eau attirent poissons, insectes mais aussi la rare cigogne noire, dont quelques couples nichent dans le parc.
30 % d’aires protégés
Si les défenseurs de l’environnement saluent la création d’un nouveau parc national dédié pour la première fois aux forêts, ils regrettent en revanche son manque d’ambition. "C’est une occasion ratée", a déclaré à l’AFP Jean-David Abel, de l’ONG France Nature Environnement, regrettant un manque de moyens financiers et humains, mais aussi des règles qui le mettent "à un niveau à peu près d’un parc régional".
Avec ce parc, le gouvernement avance vers l’engagement d’Emmanuel Macron d’atteindre 30 % d’aires protégées sur le territoire français d’ici 2022, promesse faite après la publication au printemps d’un rapport alarmant d’experts de l’ONU estimant à un million le nombre d’espèces animales et végétales menacées de disparition dans le monde. La secrétaire d’État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon avait indiqué en juin que, grâce à ce parc, les aires terrestres protégées devraient couvrir 29,5 % du territoire fin 2019.
La Rédaction avec AFP

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