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5 expos gratuites qui nous réjouissent en novembre

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Difficile de courir les musées lorsque son compte en banque fait grise mine… De galeries en centres d’art, en passant par un festival engagé et un nouveau hot spot, tour d’horizon de nos expositions gratuites préférées ce mois-ci.

1. Komunuma, nouveau hub de l’art

C’est l’un des symboles de l’ouverture de Paris sur sa métropole grâce aux travaux du Grand Paris. Imaginé par le studio Freaks Architects, le quartier culturel Komunuma a ouvert ses portes le mois dernier dans d’anciens laboratoires pharmaceutiques à Romainville. Tirant son nom du mot « communauté » en Esperanto, le projet est piloté par la Fondation Fiminco et réunit des projets artistiques de haut vol, dont les galeries Air de Paris, Jocelyn Wolf, In Situ et celle de Vincent Sator, qui proposent chacune ce mois-ci une exposition. En janvier 2020, l’association Jeune Création prendra également ses quartiers dans cette friche culturelle nouvelle génération. La Fondation Fiminco, quant à elle, ouvrira une résidence d’artistes et inaugurera son programme d’expositions. Komunuma, c’est donc 11 000 m2 de culture, d’expos gratuites et de convivialité. Un lieu désormais incontournable qui reconfigure enfin la géographie de l’art en Île-de-France.

Photographie prise à l’ouverture de Komunuma, projet culturel initié par la Fondation Fiminco
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Photographie prise à l’ouverture de Komunuma, projet culturel initié par la Fondation Fiminco

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© Photo Ayka Lux / SayWho

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Pour retrouver tout le programme des expositions

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Komunuma

2. L’exil sur la langue

Chaque année, l’Atelier des artistes en exil organise un festival pluridisciplinaire célébrant ses membres et explorant des thématiques liées aux migrations. Pour cette troisième édition, leurs initiateurs – les très dynamiques Judith Depaule et Ariel Cypel – ont concocté une programmation d’événements axés sur la question de la langue. Comment partager sa langue dans un pays d’accueil ? En quoi l’art permet-il de transcender les barrières linguistiques ? C’est à ces interrogations que répondent rencontres, projections, concerts, spectacles et expositions au Palais de la Porte Dorée, à la Cité internationale des arts, à La Dynamo ou encore au musée Delacroix. À ne pas manquer : l’exposition d’Abdul Saboor (qui a photographié des graffitis laissés par des migrants dans les villes), ou encore celle d’ALPHA, qui relate son parcours d’exil avec une langue imaginaire, composée de hiéroglyphes inventés.

Vue du Festival Visions d’exil au Palais de la Porte dorée
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Vue du Festival Visions d’exil au Palais de la Porte dorée

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Photo Anne Volery © Palais de la Porte dorée

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Festival Visions d’exil

du 1er au 30 novembre 2019, à Paris

Retrouvez le programme complet ici

3. Mohamed Bourouissa : sorry, not sorry

On ne présente plus Mohamed Bourouissa, l’un des artistes français les plus reconnus de sa génération. Ses œuvres soulignent la richesse de l’expérience collective et c’est dans cette perspective que l’homme a choisi d’être commissaire d’une exposition à la galerie Édouard Manet. Il a invité des artistes non-blancs, non pas pour faire preuve de communautarisme ni les enfermer dans une catégorie, mais pour montrer la richesse de leurs œuvres souvent invisibilisées ou mal comprises. Mohamed Bourouissa a conscience des pressions qui peuvent s’exercer sur eux, et propose ici une voie d’émancipation. Non, ils ne signent pas seulement des œuvres sur leur expérience de personnes racisées. Et non, ils n’ont pas à se justifier plus que d’autres.

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Désolé - Exposition collective

Du 3 octobre 2019 au 14 décembre 2019

tram-idf.fr

4. Enquête poétique sur nos terrains de vie

À l’heure de la mondialisation et de la crise climatique, nombreux sont les intellectuels qui militent pour une attention renouvelée au « terrestre » et donc aux sols nécessaires aux vivants. C’est dans cette perspective que s’inscrit l’exposition proposée par la curatrice Béatrice Josse. Au lieu de regarder vers les étoiles, elle choisit de scruter nos sols car, comme le dit la philosophe Donna Haraway, nous sommes des créatures « de la gadoue et non du ciel ». Les artistes de « I REMEMBER EARTH » pensent donc la Terre comme une entité animée dont il faut prendre soin, et non comme une ressource à exploiter indéfiniment. Fidèle à son engagement féministe, la curatrice a invité de nombreuses artistes (parfois peu montrées en France). Parmi elles, les merveilleuses Edith Dekyndt (qui a enfoui des tissus dans la terre grenobloise) et Ágnes Dénes (connue pour avoir planté deux acres de blé en plein cœur de New York dans les années 1970). L’exposition s’accompagne par ailleurs de nombreux événements hors les murs et prenant la forme de rituels.

Vue de l’exposition « I REMEMBER EARTH », Magasin des horizons
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Vue de l’exposition « I REMEMBER EARTH », Magasin des horizons

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© Photo Camille Olivieri

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I REMEMBER EARTH

Du 5 septembre 2019 au 15 décembre 2019

www.magasin-cnac.org

5. Témoigner de la « jungle »

Comment rendre compte de la vie dans la jungle de Calais ? Comment la représenter en échappant au voyeurisme et au misérabilisme ? Au croisement de l’art et de l’éthique, l’exposition du Centre Pompidou souligne que, même si la tâche est périlleuse, les événements se doivent d’être documentés. Il a été convenu qu’il fallait multiplier les perspectives pour mieux comprendre cette situation. L’exposition réunit donc trois regards. Elle montre d’abord des clichés médiatiques, ceux réalisés par l’Agence France-Presse. Dans un second temps, elle réunit des témoignages d’anciens habitants de la jungle et enfin, présente le projet de l’artiste Bruno Serralongue. Ce dernier s’est rendu à Calais en 2006 et a entamé une série photographique documentant les mutations du camp jusqu’en 2018. Une expo en triptyque qui laisse au visiteur le soin de comparer ces approches et donc de faire l’expérience de la complexité du réel et de ses représentations.

Bruno Serralongue, Jeune homme érythréen jouant de la musique, bois Chico Mendes, zone Marcel Dorée, Calais, 8 février 2018
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Bruno Serralongue, Jeune homme érythréen jouant de la musique, bois Chico Mendes, zone Marcel Dorée, Calais, 8 février 2018, 2006–2018

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Épreuve à jet d’encre • 51 × 63 cm • Coll. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris • © Bruno Serralongue – Air de Paris

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Calais. Témoigner de la "jungle"

Du 16 octobre 2019 au 24 février 2020

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