Les Pays-Bas ne veulent que des touristes « triés sur le volet »
Face à l'afflux de visiteurs étrangers, le royaume entend canaliser à l'avenir la venue des touristes sur son territoire. Les Espagnols, les Italiens et les Japonais ne sont plus les bienvenus. Contrairement aux Allemands, Américains, Anglais, Belges et Français, qui restent chouchoutés.
Par Didier Burg
Les Pays-Bas font partie du Top 10 des meilleures destinations au monde où voyager, selon l'ouvrage de référence américain Lonely Planet. Une situation qui n'est pas sans inquiéter le royaume, au moment où le nombre de touristes s'apprête à franchir les 20 millions cette année. Un nombre qui pourrait dépasser les 29 millions dans dix ans.
Dans ces conditions, après Amsterdam qui fait la chasse aux locations Airbnb et au tourisme de masse, le Bureau chargé du tourisme et des congrès (NBTC) vient d'annoncer une série de mesures pour mettre le holà à ce déferlement attendu. Le NBTC va ainsi fermer ses bureaux en Italie, en Espagne et au Japon pour ne plus drainer de nouveaux visiteurs originaires de ces pays.
Désengorger Amsterdam
Désormais, les Pays-Bas vont privilégier la venue des visiteurs ayant déjà séjourné dans le royaume. En attirant ces touristes en quête de nouvelles découvertes néerlandaises, le NBTC compte désengorger le tourisme de masse affluant dans la capitale.
Face à des visiteurs de plus en plus nombreux, la municipalité d'Amsterdam a mis en place l'année dernière une politique volontariste pour compliquer la vie du touriste en goguette dans la capitale. Nombre de moyens de transport destinés uniquement aux visiteurs vont se raréfier, voire disparaître. Ainsi des taxis circulant sur les canaux, qui n'auront plus le droit de circuler. Interdiction programmée aussi des calèches attelées et des Segways, qui ne pourront plus être loués. Quant aux bateaux-mouches, ils devront accoster hors du centre-ville.
Les péniches aménagées en hôtel sont aussi appelées à quitter le paysage touristique. De même, les paquebots de croisière ne seront plus bienvenus à Amsterdam.
Images d'Epinal
Contrairement aux Espagnols, aux Italiens et aux Japonais, priorité est désormais donnée aux visiteurs allemands, américains, anglais, belges et français. C'est dans ces pays que la promotion du NBTC sera la plus dynamique pour attirer des touristes « triés sur le volet ». Les Chinois ne sont pas en reste, comme l'atteste l'ouverture récente du bureau de représentation du NBTC dans l'Empire du Milieu.
Un autre objectif de la nouvelle politique vise à faire découvrir les spécialités des Pays-Bas (les tulipes, sabots, fromage et autres maîtres de la peinture hollandaise…) par d'autres biais qu'une visite à Amsterdam. Le NBTC se réjouit ainsi que le Lonely Planet cite aussi des villes historiques comme Maastricht, Groningue ou Arnhem comme des « must » à visiter.
Au total, le NBTC a perçu 9 millions d'euros de la part du gouvernement pour mettre en place cette nouvelle politique touristique.
Didier Burg