TÉMOIGNAGES - Lutter contre les violences conjugales grâce à la justice restaurative à Thionville
À Thionville, la justice essaie de lutter contre les violences conjugales grâce à une nouvelle pratique venue du Canada et de Belgique : la justice restaurative. Une première expérience très réussie vient de se terminer. France Bleu Lorraine a recueilli le témoignage d'une victime et d'un auteur.
Comment lutter contre les violences conjugales ? La 131e victime est morte ce week-end en Alsace et le témoignage de sa fille a bouleversé toute la France. À Thionville, une première expérience de justice restaurative a été menée pendant neuf mois, de janvier à octobre dernier. Six personnes - trois auteurs d'infraction et trois victimes de violences conjugales (mais pas dans les mêmes affaires) - ont accepté de se rencontrer pour essayer de mieux comprendre les conséquences de ces actes et pour se reconstruire. Et le résultat est très très positif. Les rencontres se sont tenues dans les locaux de l'association Atav (Association thionvilloise d'aide aux victimes).
"Si je suis en vie aujourd'hui, si ça va beaucoup mieux, c'est grâce à la justice restaurative" - une victime de violences conjugales
Cette mère de famille de 31 ans, frappée par son ex-mari quand elle était enceinte, revit dit-elle grâce à la justice restaurative : "Si je suis en vie aujourd'hui, si je n'ai pas pensé à me suicider, si je me sens beaucoup mieux maintenant, c'est vraiment grâce à la justice restaurative".
Très émue, la jeune femme reconnait que ça n'a pas été simple malgré tout d'être confrontée à d'autres auteurs de violences conjugales mais en même temps, ça lui a permis de se reconstruire : "Quand ils se justifiaient, c'était difficile à entendre, l'un d'eux notamment ressemblait beaucoup à mon ex-mari, j'ai eu du mal à l'écouter, à rester calme mais finalement, grâce à tout ce travail qu'on fait en groupe, voir les auteurs prendre conscience de leurs actes, les regretter, ça m'a aidé à dédramatiser, à aller de l'avant".
"J'ai compris beaucoup de choses, je regrette" - un auteur de violences conjugales
Ce père de famille condamné pour violences conjugales a participé lui aussi à cette justice restaurative, il a beaucoup évolué au cours des neuf mois de l'expérience : "J'ai compris beaucoup de choses, j'étais jaloux, pendant les séances j'ai moi aussi beaucoup pleuré. Je regrette vraiment ce que j'ai fait à ma femme."
L'enjeu est notamment d'éviter la récidive
Pour l'association thionvilloise Atav qui a organisé ces rencontres, l'enjeu est de travailler à la fois avec des victimes et des auteurs : "C'était nouveau pour moi de travailler avec des auteurs", explique Marjorie Dardar, l'une des permanentes de l'association qui reçoit de nombreuses victimes de violences conjugales, "ça n'a pas été simple au début mais cette expérience de justice restaurative m'a permis aussi de comprendre qu'il fallait travailler aussi avec les auteurs, parce que l'enjeu est notamment d'éviter la récidive."
La semaine de la justice restaurative se tient du 18 au 22 novembre. Mardi 19, une rencontre se tient en mairie de Metz à 18h15, suivie d'une projection-débat au cinéma Klub à 20H.
► Les femmes victimes de violences peuvent contacter le 3919
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