Attentats du 13 novembre 2015 : quatre ans après, la douleur des survivants et familles toujours aussi vive
Le 13 novembre 2015, Paris vivait la plus importante attaque jamais vue, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bilan : 131 morts et 413 blessés. Quatre ans après, la douleur des survivants et des familles est toujours aussi vive, alors que le procès est prévu en 2021.
Il y a quatre ans, jour pour jour, le 13 novembre 2015, Patricia Correia apprenait que sa fille unique, Priscilla, 35 ans, venait d'être assassinée avec son compagnon. Ils étaient venus assister au concert des Eagles of Death Metal, dans la salle du Bataclan. Comme 131 personnes, ils avaient été fauchés par la folie meurtrière d'un groupe armé. Quatre ans plus tard, Patricia pleure encore la mort de son enfant. Elle explique : "Quatre ans après, j'ai toujours des flashs qui viennent. Il suffit que j'entende les ambulances ou la police avec les gyrophares, et tout de suite, ça me ramène à cette soirée du 13 novembre."
Un petit mausolée devant la porte d'entrée
Devant sa porte d'entrée, Patricia a installé une petite table. Elle y a disposé des fleurs, des bougies, des petits objets. Au mur, les photos de Priscilla et de son compagnon. Pendant ces quatre ans, depuis la mort de sa fille, Patricia n'a pas touché la chambre de Priscilla. Puis, ces derniers jours, elle a décidé de ranger les affaires, en donner, en jeter. Et le petit appartement que la jeune femme venait d'acheter pour s'y installer, Patricia a tenu à l'aménager, comme sa fille le souhaitait. En mémoire d'elle.
Pour tenir le coup : la lutte
Patricia est dévastée, mais elle lutte pour rester debout. Elle est maintenant vice-présidente de l'association 13onze15. C'est là qu'elle trouve sa force, dans l'entraide. "Quand on me dit, je vous comprends, je dis non ! Ceux qui n'ont pas vécu cela, ne peuvent pas comprendre. Et quand on me dit, il faut tourner la page, non ! bien sûr que non, c'est impossible." Elle se bat auprès du Fonds de Garantie des Victimes des Actes Terroristes, pour l'indemnisation des victimes et de leurs familles. Ces indemnisations sont calculées, à partir de barèmes, en fonction du lien de parenté, du préjudice subi ou de l'âge. Un calcul très froid, qui, d'après maître Jean Sannier, avocat de plusieurs familles de victimes, "ôte toute humanité à la réparation". Pour lui, ces grilles sont insultantes aussi bien pour les victimes que pour leurs familles : "Vous allez dire, vous avez perdu un enfant, ça vaut 50.000 euros ? Ça n'a pas de sens."
Bientôt un jardin du souvenir à Paris
Le Conseil de Paris a voté, mardi 12 novembre, la création d'un jardin du souvenir, dont l'emplacement reste encore à définir. Une manière, pour la ville, de garder la mémoire de cette nuit terrible.
Ma France : Améliorer le logement des Français
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