Microsoft utilise la reconnaissance d'image pour mieux détecter le cancer du col de l'utérus en Inde

Microsoft et SRL Diagnostics, une entreprise indienne spécialisée en radiologie et dans le diagnostic de pathologies, ont mis au point un système de détection du cancer du col de l'utérus reposant sur la reconnaissance d'images. Le but est de diagnostiquer le plus rapidement possible cette pathologie en Inde, où 67 000 femmes en décèdent chaque année.

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Microsoft utilise la reconnaissance d'image pour mieux détecter le cancer du col de l'utérus en Inde

Le cancer du col de l'utérus est le deuxième cancer touchant le plus les femmes dans le monde, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Mais cette maladie ne touche pas tous les pays de la même façon. En Inde, chaque année, 67 000 femmes en décèdent, soit 25% des 260 000 décès dans le monde attribués à cette pathologie.

 

C'est pour répondre à cette problématique que Microsoft et l'entreprise indienne SRL Diagnostics – spécialisée en radiologie et dans les diagnostiques de pathologie – ont noué un partenariat en septembre 2018. Dans un billet de blog publié le 9 novembre 2019, Microsoft annonce que cette collaboration commence à porter ses fruits. 

 

2% des frottis sont anormaux

Les deux entreprises ont développé un outil utilisant des techniques de reconnaissance d'image qui permet d'après eux de détecter le plus précocement possible des lésions responsables du cancer du col de l'utérus. En effet, l'un des défis majeurs est de réduire la durée du dépistage, qui reste trop longue car cette région du monde connaît une pénurie de biologistes capables de procéder aux analyses microscopiques des frottis. 

 

SRL Diagnostics reçoit plus de 100 000 frottis à analyser par an. 98% d'entre eux sont normaux et 2% nécessitent une intervention supplémentaire. "Nous recherchons des moyens de permettre à nos biologistes de détecter ces échantillons anormaux", a expliqué le Docteur Arnab Roy, responsable technique chez SRL Diagnostics.

 

Un système entraîné sur la base du jugement des biologistes

Concrètement, les biologistes ont examiné des versions numérisées des lames de microscopes contenant 300 à 400 cellules où sont mentionnées celles qui contiennent des cellules anormales (photo ci-dessous). Ce sont ces images qui ont ensuite été utilisées pour entraîner l'outil à détecter les frottis anormaux.

 

Le système est désormais capable de cibler précisément les endroits d'une lame qui posent problème, même lorsque la maladie est encore à un stade précoce, et peut ainsi transmettre les informations aux équipes médicales concernées. L'outil peut également classer les lames de frottis sur la base de sept sous-types allant du stade normal au stade précancéreux à cancéreux.

 

 

Accroître la productivité des biologistes

Ce système pourrait "potentiellement augmenter d'environ quatre fois la productivité d'une équipe de biologistes spécialisés", se réjouit Arnab Roy avant d'ajouter que "dans un futur scénario de préparation automatisée des lames, ils pourront effectuer en deux heures un travail qui prendrait normalement environ huit heures". Le temps gagné permettra au personnel médical de se concentrer sur les cas les plus graves ou les plus complexes.

 

L'outil est actuellement en cours de validation en laboratoire. Après une approbation en interne, il sera testé dans certains hôpitaux et centres d'imagerie médicale indiens. Le consortium Microsoft-SRL Diagnostics espère que cette nouvelle technique serait applicable au diagnostic d'autres maladies comme le cancer du rein, du foie ou de la bouche. L'entreprise indienne espère également qu'elle permettra de détecter des pathologies même dans des régions très reculées.

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