Achat de billets à Denver
La société a ainsi lancé depuis fin septembre son service «Transit» dans douze villes, telles Denver, Boston, Sydney, Chicago, San Francisco (là où se trouve son siège), Mexico, Paris, New Delhi ou encore São Paulo. La multinationale affirme que c’est désormais dans la capitale française que ses clients disposent du plus grand nombre d’options pour se déplacer, notamment via un partenariat avec Cityscoot, qui loue des scooters électriques. L’entreprise affirme qu’en l’espace de quelques semaines, 500 000 de ses clients, au niveau mondial, ont utilisé l’option «transports publics» au sein de l’application.
Starting today Uber Transit is now live in:
— Uber (@Uber) 5 novembre 2019
🔘New York
🔘São Paulo
🔘Washington D.C. pic.twitter.com/DM8MjtrQro
Mais indiquer des horaires de bus et de métro, Google (via Maps) et d’autres le font déjà. «Nous voulons aller beaucoup plus loin en permettant à nos clients d’acheter directement dans notre application des billets de transports publics, poursuit Chris Pangilinan. C’est déjà possible à Denver, une première au niveau mondial. Cette ville a été extrêmement coopérante et nous espérons bientôt lancer ce service avec d’autres cités.» Selon le responsable d’Uber, les mégalopoles ont tout à gagner de tels partenariats. «Leurs services de transports publics peuvent ainsi avoir accès à une nouvelle clientèle, qui s’intéressait peut-être d’abord à des trajets en voiture. Quant à nous, nous prélevons une commission sur le prix des billets vendus.» C’est un modèle proche de celui en vigueur pour les trajets en voiture que met ainsi en place Uber – il perçoit actuellement entre 20 et 30% du prix des courses en voiture.
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Point d’entrée unique
Via ce nouveau service, Uber veut ainsi élargir son audience, trouver de nouvelles sources de revenus et surtout devenir un point d’entrée unique – il est possible qu’à l’avenir, le service Eats de livraison de plats à domicile soit fusionné avec l’application principale. Uber l’assume, il veut devenir une sorte de WeChat occidental, du nom de cette application chinoise qui permet d’effectuer un nombre incalculable de tâches.
Pour cela, il faudra qu’Uber convainque de nouvelles villes de coopérer à son service «Transit». «C’est en bonne voie, même si des négociations prennent parfois du temps, poursuit Chris Pangilinan. Je suis très confiant sur le fait que nous pourrons ainsi étendre nos activités en Europe et même pourquoi pas en Suisse, même si je n’ai rien à annoncer pour l’heure à ce sujet.»
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Davantage de voitures
Reste une question de taille: Uber va-t-il vraiment faire diminuer ainsi le nombre de voitures dans les villes? A son arrivée à la tête d’Uber, en août 2017, Dara Khosrowshahi avait affirmé que son but était que ses clients se débarrassent de leur voiture. Or d’après une étude commanditée par Uber et Lyft et publiée cet été, le trafic automobile a augmenté dans des villes telles que San Francisco, Washington DC ou Boston à cause de leurs services. Et seulement 58% des miles parcourus par les voitures de chauffeurs Uber et Lyft le sont avec un passager à bord. «Cela montre surtout que les gens continuent à posséder une voiture particulière, ce qui représente 95% du trafic, alors qu’ils pourraient utiliser les services d’Uber, répond Chris Pangilinan. Je pense qu’il faudra du temps pour que les gens commencent à renoncer à leur voiture et nous voulons y contribuer – intégrer les transports publics au sein de notre application est un pas clair dans cette direction.»
Chiffres rouges
En filigrane, la multinationale demeure dans le rouge. Lors du troisième trimestre, elle a perdu 1,2 milliard de dollars, soit près de 200 millions de plus que l’année dernière. Le chiffre d’affaires a quant à lui augmenté à 3,8 milliards, en hausse de 30%. La plateforme compte 101 millions d’utilisateurs actifs mensuels (+26%) et a réalisé 1,77 milliard de courses sur les trois mois, soit 31% de plus qu’il y a un an.