Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Jean-Claude Juncker: « Même les plus grands pays n’existeront plus s’ils ne partagent pas une solidarité européenne »

Alors qu’il s’apprête à laisser son fauteuil à Ursula von der Leyen, le président de la Commission européenne dresse un bilan de cinq années de mandat, et conteste, notamment, la manière dont a été désignée sa successeure.

Par  (Bruxelles, bureau européen) et  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 14 novembre 2019 à 11h00, modifié le 14 novembre 2019 à 12h06

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles, le 15 octobre.

Ce jeudi 7 novembre, dans son bureau qui surplombe le quartier européen de Bruxelles, Jean-Claude Juncker, bientôt 65 ans, se dit éreinté. « Je ne peux pas continuer à travailler 17 heures par jour, c’est pour cela que je ne voulais pas d’un second mandat », confie-t-il. Il se prépare, après une intervention chirurgicale pour un anévrisme aortique, à céder sa place à Ursula von der Leyen, le 1er décembre en principe. « Il faut que je déménage, c’est très dur, je dois donner des livres », dit-il. Le collage que lui ont offert ses commissaires pour son départ, avec des photos et des petits mots, trône à côté de son bureau. Il y a aussi une boîte noire, que lui a offerte Thierry Breton il y a longtemps, et qui contient, explique-t-il, un téléphone que personne ne peut écouter. Et il sort de sa poche un vieux Nokia avec un numéro luxembourgeois, qu’il utilise, dit-il, pour appeler en toute sécurité Emmanuel Macron, Angela Merkel ou Donald Trump…

Quels sont les pire et meilleur souvenirs du président de la Commission au bout de cinq années ?

Le pire, l’effort presque surhumain que j’ai dû accomplir pour garder la Grèce au sein de la zone euro. J’ai subi de fortes pressions, y compris de chefs d’Etat et de gouvernement, pour l’éjecter mais, me référant aux traités que je suis l’un des derniers à connaître, j’ai rappelé que la Commission était la garante de l’intérêt général et qu’un « Grexit » entraînerait la décomposition de la zone euro. François Hollande m’a, à cet égard, beaucoup aidé mais vous en dire plus m’obligerait à dire du mal de trop de personnes.

Deux de mes échecs furent sans doute l’impossibilité de conclure un accord-cadre avec la Suisse et de réunifier l’île de Chypre, qui était l’une de mes ambitions, un peu folles, de départ. Plus généralement, et même si ce ne fut pas mon échec personnel, je regrette que nous n’ayons pu accomplir davantage de progrès dans le domaine de la migration.

Le meilleur souvenir ? Le succès du Plan Juncker d’investissements, que plus personne ne baptise ainsi, précisément parce qu’il a été un succès… On parle donc du Fonds européen d’investissement stratégique.

Je suis aussi assez content d’être parvenu à m’entendre avec Donald Trump, à Washington le 25 juillet 2018, quand nous avons pu conclure l’armistice de la drôle de guerre commerciale qui pointait son nez. J’ai pu construire avec Trump une relation disons, adéquate ; il a fini par comprendre et permettre ce qui ne fut sans doute pas un succès, mais pas non plus un échec.

Il vous reste 70.5% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.