(Washington) Le Sénat américain a de nouveau validé jeudi la nomination d’un juge controversé, portant à 160 le nombre de magistrats conservateurs choisis par Donald Trump qui compte faire de ces nominations un argument-phare de sa campagne de réélection.

Steven Menashi, un juriste de 40 ans qui travaille à la Maison-Blanche, a été confirmé au poste de juge à la puissante Cour d’appel fédérale de New York avec 51 voix contre 41.

PHOTO J. SCOTT APPLEWHITE, AP

Steven Menashi

Plusieurs élus démocrates et une sénatrice républicaine s’étaient opposés à sa nomination, l’accusant de manquer d’expérience et d’avoir exprimé des vues polémiques dans plusieurs publications.  

Il avait notamment été épinglé pour avoir accusé les militants des droits des homosexuels d’avoir exploité le meurtre du jeune gay Matthew Shepard à des fins politiques, ou d’avoir défendu le concept « de nationalisme ethnique », souvent repris à l’extrême droite.  

Il a « un bilan terrible en matière d’égalité entre les sexes, sur la question raciale, les droits des LGBTQ ou les migrants », avait notamment estimé sur Twitter la sénatrice démocrate Kirsten Gillibrand.

Avant le passage au vote, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, avait toutefois appelé « tous ses collègues à confirmer » la nomination d’« un candidat impressionnant ».

Selon la Constitution américaine, le président nomme à vie les juges de la Cour suprême et les juges fédéraux. Il revient ensuite au Sénat de confirmer ce choix par un vote.  

Pendant la campagne de 2016, Donald Trump s’est assuré le soutien de l’électorat conservateur traditionnel en promettant de nommer des juges fidèles à leurs valeurs.  Et cette base électorale lui est reconnaissante d’avoir tenu sa promesse.

Depuis son investiture, grâce à la majorité républicaine au Sénat, il a en effet obtenu la confirmation de 160 juges, dont deux à la Cour suprême, sur 860 postes, selon le site officiel Federal judicial center.  

« Il y en aura 182 dans deux mois », a assuré le milliardaire récemment en référence à la vingtaine de candidats retenus qui attendent le feu vert du Sénat.

Le président a porté son choix sur des candidats jeunes et adoubés par l’organisation conservatrice « Federalist Society », s’assurant ainsi de laisser une marque sur la justice de son pays au-delà de son mandat.