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Chili : manifestations un an après la mort d'un Mapuche tué par la police

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Heurts entre policiers et manifestants à Santiago au Chili le 14 novembre 2019 lors de manifestations pour commémorer la mort d'un jeune Indien mapuche tué il y a un an lors d'une opération policière dans le sud du pays
Heurts entre policiers et manifestants à Santiago au Chili le 14 novembre 2019 lors de manifestations pour commémorer la mort d'un jeune Indien mapuche tué il y a un an lors d'une opération policière dans le sud du pays
AFP - JAVIER TORRES

En pleine crise sociale au Chili, plusieurs manifestations ont eu lieu jeudi pour commémorer la mort d'un jeune Indien mapuche tué il y a un an lors d'une opération policière dans le sud du pays.

Plusieurs milliers de personnes, brandissant le drapeau mapuche, se sont rassemblées sur l'emblématique Plaza Italia, devenu le point de rassemblement des manifestations massives qui rythment désormais quasi-quotidiennement la vie de la capitale.

Une cérémonie traditionnelle en hommage à Camilo Catrillanca, tué le 14 novembre 2018 dans la région de l'Araucanie, avait eu lieu quelques heures auparavant sur cette place, où a été installée une grande "guñelve", étoile symbolique de la culture mapuche, a constaté l'AFP.

Des affiches reproduisant le visage du jeune Indien de 24 ans avaient également été placardées dans les rues à proximité de la place, où des incidents isolés ont brièvement eu lieu en début de soirée entre des groupes de manifestants et la police.

Des affrontements ont également eu lieu à Valparaiso (centre) et à Temuco (sud), capitale de la de l'Araucanie, à 800 km au sud de Santiago, où vivent la majorité des Indiens mapuche, peuple autochtone le plus important du Chili.

A Concepcion, autre ville du sud, des dizaines de manifestants ont mis à bas une statue de Pedro de Valdivia, un conquistador espagnol qui a combattu les Mapuche.

Ces mobilisations interviennent alors que les accusations de violations des droits de l'Homme perpétrées par les forces de l'ordre se sont multipliées depuis l'éclatement de la contestation le 18 octobre, poussant l'ONU à envoyer une mission d'enquête.

Le jeune homme avait reçu une balle dans la nuque dans une zone rurale où patrouillaient des policiers chargés d'enquêter sur des vols de véhicules. La police avait d'abord indiqué qu'il était mort lors d'un affrontement et qu'aucune caméra de surveillance n'avait pu filmer la scène, alors que la règlementation chilienne prévoit que les opérations policières soient filmées.

Les autorités ont finalement annoncé qu'il existait bien des images vidéo, mais qu'elles avaient été détruites par un policier. Plusieurs policiers ont été inculpés et l'affaire avait coûté son poste au chef de la police de l'époque.

Le père de la victime, Marcelo Catrillanca, a appelé en début de journée à des manifestations pacifiques "pour que l'esprit de mon fils puisse reposer en paix et que les forces de police n'aillent pas trop loin".

La vague de contestation sans précédent qui secoue depuis près d'un mois le Chili a fait 22 morts, dont cinq après l'intervention des forces de sécurité, et plus de 2.000 blessés, dont près de 200 touchés aux yeux.

Alors que le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera peine toujours à trouver une issue à la crise, les conséquences commencent à se faire sentir sur l'économie chilienne, considérée comme une des plus robustes d'Amérique du sud.

La monnaie s'est dépréciée pour la troisième journée consécutive pour tomber à son plus bas historique, un dollar s'échangeant contre 802,63 pesos, malgré l'annonce la veille par la Banque centrale d'une injection de 4 milliards de dollars.

Le ministre des Finances, Ignacio Briones, a affirmé que la vague de contestation pourrait entraîner la perte de 300.000 emplois d'ici la fin du premier trimestre 2020.

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