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Un rescapé du Bataclan contraint de revivre une simulation d'attentat dans son entreprise Publicis

Une femme se recueille devant le Bataclan, le 13 novembre 2019 à Paris

Une femme se recueille devant le Bataclan, le 13 novembre 2019 à Paris - Stéphane De Sakutin - AFP

L'employé de Publicis n'avait pas été prévenu de l'exercice par ses supérieurs et s'est retrouvé nez-à-nez avec un faux sniper.

Le 13 novembre 2015, Guillaume, employé chez le géant publicitaire Publicis, se trouve au Bataclan. Le quadragénaire s'en sort, mais ce n'est pas le cas de deux de ses collègues, eux aussi présents au concert des Eagles of Death Metal. Dans un témoignage livré à franceinfo, le publicitaire de 48 ans se dit "non-touché physiquement, mais très éprouvé psychologiquement". Le rescapé confie également que durant près de deux ans et demi, il a réussi à reprendre une vie quotidienne normale avec sa famille malgré le traumatisme.

Mais ce terrible souvenir a refait surface de manière extrêmement violente lorsque, comme l'ont révélé mercredi plusieurs médias comme franceinfo et Le Canard Enchaîné, une simulation d'attentat a eu lieu à en juin 2018 à Publicis, où il travaillait encore.

"Mon employeur organise un exercice lié au terrorisme et lâche un sniper dans les couloirs, armé d'une fausse Kalachnikov, mais sans prendre le soin de prévenir les deux-trois personnes qui étaient au Bataclan, dont moi. Et je tombe nez-à-nez avec ce terroriste de pacotille! Je l'ai vécu comme si ça recommençait", a raconté le quadragénaire à franceinfo.

Un procès aux prud'hommes

À la suite de cette simulation d'attentat, Guillaume est tombé en dépression. Il a dû reprendre ses séances chez le psychologue et suit désormais un traitement à base d'anti-dépresseurs. Le publicitaire, en arrêt de travail depuis le 5 juillet 2018, a été reconnu "victime de stress post-traumatique compliqué d'un épisode majeur", rapporte Le Canard Enchaîné, par une expertise médicale incriminant précisément l'exercice de sécurité ayant eu lieu à Publicis. 

Le quadragénaire a ainsi décidé d'assigner son employeur en justice devant les prud'hommes pour obtenir réparation. "Nous ne sommes pas responsables de ce qui vous est arrivé le 13 novembre 2015. Nous vous suspectons de vouloir vous servir de l'incident survenu dans nos locaux pour régler d'autres problèmes", lui aurait alors déclaré un représentant de son entreprise lors d'une entrevue en novembre 2018, toujours selon Le Canard Enchaîné. Le verdict des prud'hommes sera rendu le 21 janvier 2020.

Juliette Mitoyen