Après la Loire-Atlantique et l'Eure, c'est aujourd'hui dans le Haut-Jura que plusieurs cas regroupés de cancers pédiatriques font actuellement l'objet d'une enquête de la part des autorités sanitaires.

Dix enfants de 6 mois à 13 ans atteints d'un cancer 

Tous les enfants résident dans un même périmètre géographique, à savoir les communes voisines de Prémanon, Les Rousses, Morez, Morbier et Saint-Pierre. Au total, dix enfants âgés de 6 mois à 13 ans sont identifiés.

Dans un communiqué* publié le 14 novembre 2019, l'Agence Régionale de Santé (ARS) Bourgogne Franche-Comté indique avoir pris connaissance "en juillet dernier d’un nombre anormalement élevé de cancers touchant des enfants au sein de la population" résidant dans ce secteur. Elle précise avoir saisi Santé Publique France et mène une enquête épidémiologique.  

Une enquête pour déterminer une cause commune lancée

Pour l'heure, l'agence précise que "les facteurs de risque liés aux cancers peuvent être multiples et la majorité des cancers pédiatriques sont aujourd’hui sans cause connue." Dans les mois à venir, son travail consistera donc à "décrire les cas signalés, en rechercher d’autres qui n’auraient pas été signalés, rechercher d’éventuelles expositions environnementales et analyser la bibliographie." Une fois les données collectées et analysées, les experts seront alors en mesure d'établir "la plausibilité d’un lien entre des expositions suspectées et la survenue de l’agrégat de cas."

Pour cela, les familles devront notamment remplir un questionnaire détaillé afin d'identifier d'éventuels points communs entre les habitudes de vie (lieux fréquentés par exemple) et de consommation (produits achetés, consommation d'eau du robinet..) des différents enfants. 

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Des cas similaires en Loire-Atlantique et dans l'Eure

Des cas similaires de cancers pédiatriques concentrés dans un même secteur ont été signalés à Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique). Depuis 2015, vingt enfants ont été touchés par un cancer. Quatre sont décédés.

Une enquête épidémiologique y avait été diligentée en avril dernier. Des analyses avaient été effectuées aux domiciles des enfants, ainsi que dans leur école, située en face d'une usine de traitement de bois. Selon les résultats obtenues par l’ARS, les taux de polluants dans les sous-sols, les eaux souterraines et l'eau potable ne dépassaient pas les normes autorisées. Cependant, un taux supérieur à la norme, autour et dans l’école du village de radon, un gaz naturel radioactif très présent dans l’ouest de la France, avait été relevé. De même, du lindane, un pesticide, figurait parmi les substances identifiées. Enfin, des résultats d'analyses effectuées fin août 2019 sur les cheveux d’enfants locaux, avaient conclu à la présence de 30 polluants, dont des métaux.

Le 8 novembre dernier, Santé Publique France avait annoncé aux familles l'arrêt des études épidémiologiques. Regroupées au sein du collectif "Stop aux cancers de nos enfants", elles ont lancé une cagnotte en ligne afin de pouvoir financer d'autres analyses. 

Dans l'Eure, un autre signalement de dix cas avait été effectué il y a quelques semaines. Les enfants sont des habitants des villages de Pont-de-l'Arche, Igoville et Gouy. Une enquête épidémiologique y est également en cours, mais les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs mois. 

* https://www.bourgogne-franche-comte.ars.sante.fr/cancers-pediatriques-une-enquete-epidemiologique-en-cours-dans-le-haut-jura