Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La Turquie annonce ne pas renoncer au déploiement des antimissiles russes S-400

Recep Tayyip Erdogan a opposé une fin de non-recevoir à la proposition de Donald Trump de lui vendre des missiles américains Patriot en échange de l’abandon des S-400.

Par  (Istanbul, correspondante)

Publié le 15 novembre 2019 à 12h33

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Les présidents Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump le 13 novembre à Washington.

La Turquie n’entend pas renoncer à déployer les systèmes de défense antimissiles russes S-400 achetés à la Russie, a déclaré le président Recep Tayyip Erdogan, jeudi 14 novembre, à bord de l’avion qui le ramenait à Ankara après une visite éclair à Washington où il a reçu un accueil des plus chaleureux de son homologue américain, Donald Trump.

Présentée comme une solution alternative par l’administration américaine, la vente éventuelle de missiles américains Patriot à la Turquie n’a rien changé. La volonté de M. Erdogan de se placer sous le parapluie russe reste intacte.

« J’ai dit à Trump que nous étions prêts à acheter les Patriot. Mais nous considérons que la proposition qui consiste à les acheter et à abandonner les S-400 est une atteinte à notre souveraineté », a-t-il expliqué aux journalistes présents dans l’avion présidentiel. « Il ne peut être question de quitter les S-400 et de se tourner vers les Patriots », a-t-il conclu.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Donald Trump se montre accommodant avec Recep Tayyip Erdogan

Pilier oriental de l’OTAN depuis 1952, la Turquie a sidéré ses alliés en achetant à la Russie des batteries de missiles S-400, conçus à l’origine pour déchiffrer et abattre les avions de l’Alliance. Leur déploiement est un vrai casse-tête pour l’OTAN, car il suppose la présence de techniciens militaires russes sur le sol turc, lesquels auront obligatoirement accès aux données captées par les puissants radars dont sont dotés les S-400. Moscou pourra ainsi facilement percer les secrets technologiques du nouvel avion furtif américain F-35.

« Très graves problèmes »

Le jeu trouble de la Turquie au sein de l’Alliance a tendu un peu plus ses relations avec ses partenaires traditionnels. Juste après la livraison des premiers S-400, arrivés en Turquie en juillet, Washington a suspendu la participation turque au programme de fabrication des F-35.

Pour le moment, la suspension n’est que partielle, les entreprises turques du secteur de la défense continuent, au ralenti il est vrai, de produire quelques pièces pour les F-35. Elle sera totale à partir de mars 2020, ce qui risque de porter un coup fatal à l’industrie turque de défense, la privant de contrats d’une valeur de plusieurs milliards de dollars.

L’extrême complaisance manifestée par Donald Trump à l’endroit de son homologue turc lors de la visite de ce dernier à Washington, mercredi, avait pour objectif essentiel de le faire renoncer à l’utilisation des S-400.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La déroute turque de Paris et Bruxelles

Comme les antimissiles n’ont pas encore été déployés, l’administration américaine pensait pouvoir convaincre M. Erdogan de les laisser dans leurs boîtes et de ne jamais les activer. C’est à ce prix seulement que la Turquie pourrait éviter l’imposition de sanctions prévues par « la loi visant à contrer les ennemis de l’Amérique par des sanctions » (Caatsa, ou Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act). Adoptée en 2017, cette loi prévoit des pénalités envers les Etats ou les entreprises qui ont conclu des accords commerciaux avec des entités russes.

Il vous reste 42.43% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.