Des pompiers éteignent un feu de poubelle, place d'Italie à Paris le 16 novembre 2019, pour l'acte 53 anniversaire du mouvement des gilets jaunes.

Des pompiers éteignent un feu de poubelle, place d'Italie à Paris le 16 novembre 2019, pour l'acte 53 anniversaire du mouvement des gilets jaunes.

AFP

"Ça va péter, ça va péter". Il n'est pas encore 13 heures quand les premiers incidents éclatent en marge des manifestations des gilets jaunes. Pour le premier anniversaire de la contestation sociale, les manifestants se sont retrouvés dès samedi matin à plusieurs endroits de la capitale, notamment porte de Champerret et place d'Italie.

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Ils ont rapidement été délogés du périphérique par des gaz lacrymogènes alors que la préfecture a annoncé 46 interpellations à 14 heures, 105 à 16 heures, et plus de 1500 contrôles préventifs dans la capitale. Cette manifestation est en train de se terminer place de la Bastille, selon la préfecture.

Après les heurts qui ont éclaté place d'Italie, point de rassemblement des manifestants, la préfecture a annoncé l'annulation de la manifestation vers 14h20. "Vue la tournure des événements, destructions et attaques contre force de sécurité et les sapeurs pompiers, j'ai décidé d'interdire que cette manifestation se déroule", a expliqué le préfet Didier Lallement lors d'un point presse.

"La situation sous contrôle"

Place d'Italie, les heurts ont été intenses. À plusieurs reprises, depuis le milieu de matinée, les forces de l'ordre sont intervenues pour disperser de petits groupes de manifestants, parfois cagoulés. Ces petits groupes très mobiles sont plus ou moins mêlés aux gilets jaunes rassemblés sur la place, point de départ prévu d'une des marches autorisées ce samedi.

Les pompiers sont intervenus à plusieurs reprises pour éteindre des feux de palettes ou de poubelles et d'un engin de chantier sur le rond-point central. Ils ont parfois été pris pour cible par les manifestants qui tentaient d'empêcher leurs interventions.

Didier Lallement a soutenu que la situation était désormais sous contrôle et que les individus nassés par les forces de l'ordre place d'Italie allaient être interpellés. Le préfet a également invité les manifestants de "bonne foi" à quitter les lieux avant l'intervention de la police. "Le droit de manifester est constitutionnel, chacun peut l'exercer, mais il l'exercera avec un minimum de discipline", a-t-il ajouté.

Un centre commercial et une banque attaqués

Quelques pavés ont aussi été lancés sur des portes vitrées du centre commercial Italie Deux, fermé. Les portes vitrées ont été endommagées, aucun manifestant n'est toutefois entré dans Italie Deux. Une banque HSBC a également été prise pour cible avant que les forces de l'ordre n'interviennent.

Régulièrement, ces petits groupes reviennent à la charge et sont provisoirement repoussés ou dispersés par les forces de l'ordre qui utilisent aussi un canon à eau.

Deux voitures ont été retournées sur la chaussée, des pavés lancés en direction des forces de l'ordre qui ont immédiatement riposté par des tirs très nourris de gaz lacrymogène.

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Parti du Sacré-Coeur, le groupe de gilets jaunes "decla ta manif" voulait rejoindre le quartier d'Austerlitz mais ils ont été bloqués au niveau de la place de la Bastille par les forces de l'ordre qui ont barré les grandes artères de la place, rapporte une journaliste du Monde.

Pour cet acte 53, la "révolte des ronds-points", née il y a un an pour protester contre une taxe sur le carburant avant de devenir un ample mouvement de contestation qui a bouleversé le mandat d'Emmanuel Macron, espère regagner des couleurs. Plusieurs milliers de personnes étaient attendues à Paris, où les autorités redoutaient l'intervention de "200 à 300 ultra-jaunes et 100 à 200 militants d'ultragauche".

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