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A Hong Kong, scènes chaotiques autour d'un campus universitaire

Ce lundi avant l'aube, la police a tenté de prendre d'assaut un campus de Hong Kong où des centaines de manifestants se sont retranchés. Les forces de l'ordre ont prévenu qu'elles étaient prêtes à riposter à balles réelles si les « émeutiers » utilisaient des armes létales.

Plusieurs explosions très fortes ont retenti avant qu'un mur de flammes n'apparaisse à l'entrée de l'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), théâtre, depuis samedi, d'échauffourées entre contestataires et forces de l'ordre.
Plusieurs explosions très fortes ont retenti avant qu'un mur de flammes n'apparaisse à l'entrée de l'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), théâtre, depuis samedi, d'échauffourées entre contestataires et forces de l'ordre. (Ye Aung Thu/AFP)

Par Frédéric Schaeffer

Publié le 18 nov. 2019 à 06:56Mis à jour le 18 nov. 2019 à 15:56

Il était 5h30 ce lundi matin quand la police a tenté de prendre d'assaut un campus de Hong Kong où des centaines de manifestants se sont retranchés. Plusieurs explosions très fortes ont retenti avant qu'un mur de flammes n'apparaisse à l'entrée de l'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), située au sud de la péninsule de Kowloon et théâtre, depuis samedi, d'échauffourées entre contestataires et forces de l'ordre lors desquelles un policier a été blessé par une flèche dimanche.

Certains contestataires munis de masques à gaz et de parapluies ont cherché à fuir l'enceinte, tandis que d'autres se sont déployés en différents endroits du complexe munis de cocktails Molotov. D'après la télévision publique RTHK, la police a arrêté, ce lundi dans la matinée, des dizaines de manifestants près du campus, tandis que 38 personnes ont été blessées dans la nuit.

Plusieurs milliers de manifestants et d'habitants ont afflué depuis les districts voisins de l'université pour tenter de percer les barrages policiers et de secourir les étudiants bloqués dans le campus. Plus tard dans la matinée, le président de l'Université polytechnique, Teng Jin-guang, a déclaré dans une vidéo postée en ligne qu'il avait conclu une trêve avec la police pour permettre aux manifestants de quitter le campus de manière pacifique. De nombreux contestataires retranchés dans le campus ont déclaré, eux, qu'ils n'abandonneraient jamais.

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Ecoles fermées

Face aux groupes de protestataires jetant des briques et des cocktails Molotov, la police a privilégié les lacrymogènes, les balles en caoutchouc ou les canons à eau. Mais elle a prévenu ce lundi qu'elle était disposée à riposter à balles réelles si les « émeutiers » utilisaient des armes létales et commettaient de nouvelles violences. Laissant craindre une nouvelle escalade depuis le début du mouvement de contestation voilà six mois.

VIDEO. A Hong Kong, scènes chaotiques autour d'un campus universitaire

La police anti-émeute s'est déployée dans la zone commerçante de Nathan Road, que des manifestants vêtus de noir avaient arpentée avant l'aube, pour la plupart munis de cocktails Molotov. Le tunnel reliant la péninsule de Kowloon à l'île de Hong Kong, l'un des principaux axes routiers de la ville, est resté fermé après avoir été bloqué par les manifestants durant la quasi-totalité de la semaine écoulée. Lundi, les écoles de la mégapole n'ont pas rouvert leurs portes.

« Blossom Everywhere »

La contestation était montée d'un cran lundi dernier avec une nouvelle stratégie baptisée « Blossom Everywhere » (« Eclore partout »), qui consiste à multiplier les actions - blocages, affrontements, vandalisme - pour éprouver au maximum les capacités de la police. Le président Xi Jinping a adressé la semaine dernière sa mise en garde la plus claire à ce jour, affirmant que la contestation menaçait le principe « un pays, deux systèmes » qui a présidé à la rétrocession en 1997.

Hong Kong est, depuis plus de cinq mois, secoué par un mouvement de contestation dénonçant l'influence exercée par la Chine sur les affaires du territoire et réclamant le respect de principes démocratiques. Face à ces nombreux affrontements, l'exécutif hongkongais avait notamment interdit le port du masque dans la rue. Ce lundi, cette loi a été jugée « anticonstitutionnelle » par la Haute cour.

La loi anti-masque rejetée

Nouveau revers pour la cheffe de l'exécutif Carrie Lam. La Haute cour de Hong Kong a jugé lundi que la loi d'urgence pour interdire le port du masque lors des manifestations était anticonstitutionnelle. Début octobre, Carrie Lam avait invoqué des dispositions d'urgence (Emergency Ordinance Regulations) datant de 1922 et qui n'avaient plus été utilisées depuis 1967 pour interdire le port du masque.

Frédéric Schaeffer (Correspondant à Pékin)

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