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Cour d'assises du Loiret : un prêtre parisien jugé pour viol sur un handicapé

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C'est un procès délicat qui s'ouvre ce lundi matin à Orléans devant la Cour d'assises du Loiret : un prêtre parisien est accusé de viol et d'agression sexuelle sur un handicapé sourd et déficient intellectuel. L’ecclésiastique nie les faits. Verdict attendu mardi dans cette affaire très atypique.

Les débats devant la Cour d'assises du Loiret pourraient se dérouler à huis-clos dans cette affaire
Les débats devant la Cour d'assises du Loiret pourraient se dérouler à huis-clos dans cette affaire © Radio France - Christophe Dupuy

C'est une affaire très éloignée des récents scandales d'abus sexuels qui ont éclaboussé l'Eglise catholique. Ici, la victime présumée n'était pas mineure, mais avait 23 ans au moment des premiers faits ; la période pendant laquelle se seraient déroulés les faits est particulièrement longue : entre décembre 1994 et décembre 2013. Surtout, Sébastien, la victime présumée qui habite dans la métropole orléanaise, est un homme handicapé, à la fois par sa surdité et par sa déficience intellectuelle.

Amis depuis l'adolescence

Le prêtre Fabrice V. est âgé aujourd'hui de 52 ans. Sébastien, lui, a 48 ans. Ils se connaissent en fait depuis leur adolescence : Fabrice V. avait alors 16 ans ; élève dans un lycée catholique, il faisait des visites aux malades de l'hôpital Necker, à Paris - c'est là qu'il a rencontré Sébastien, qui y suivait des soins. Une relation d'amitié s'est ainsi forgée et les deux hommes se voyaient régulièrement à la période de Noël, pendant des années. C'est lors de ces rencontres qu'auraient eu lieu les faits alors qu'ils étaient tous les deux majeurs - des viols, affirme la victime qui s'est confiée à son frère en 2014, et ce que conteste totalement le prêtre.

Une affaire sur fond de "grande misère sexuelle" ?

Fabrice V. nie tout viol et reconnaît simplement "des masturbations réciproques", à 4 reprises, et à la demande de Sébastien - ce qui ne constituerait même pas une agression sexuelle. Mais la notion de consentement a-t-elle ici un sens ? L'expert psychiatre estime que la victime présumée présente "un niveau intellectuel inférieur à un enfant de 6 ou 7 ans, ne lui permettant pas de poser des limites ou d'imaginer qu'il y ait une transgression". "Même les handicapés ont des pulsions", rétorque Me Paul-Albert Iweins, l'avocat du prêtre, pour qui l'affaire se résume à "une grande misère sexuelle de part et d'autre"...

L'Eglise lui a retiré son ministère de prêtre

En attendant que la justice ne se prononce, la hiérarchie de Fabrice V. lui a retiré son ministère de prêtre, il n'exerce aujourd'hui que des fonctions d'archiviste au diocèse de Paris. Jugé pour "viol et agression sexuelle commis sur une personne vulnérable", il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Le procès pourrait avoir lieu à huis-clos si Me Valérie Viala, l'avocate de la partie civile, le demande ce lundi matin - c'est en effet un droit de la victime dans les affaires de viol. Un traducteur en langue des signes est prévu. Le verdict est attendu mardi soir.

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