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Emeutes et blocage numérique en Iran

Une hausse soudaine du prix de l'essence vendredi a provoqué des manifestations dans tout le pays. Les manifestants se sont mobilisés dans des dizaines de villes et les communications ont été coupées par l'Etat.

Des manifestants bloquent une route à Ispahan pour protester contre la hausse de l'essence le 16 novembre 2019. 
Des manifestants bloquent une route à Ispahan pour protester contre la hausse de l'essence le 16 novembre 2019. (AFP)

Par Virginie Robert

Publié le 18 nov. 2019 à 18:35Mis à jour le 18 nov. 2019 à 18:46

C'est le quatrième jour de rébellion en Iran. Pour les opposants au régime, les manifestations qui ont éclaté depuis vendredi - en réponse à une hausse du prix de l'essence résultant d'un changement dans le mode de subvention - façonnent un mouvement bien plus important que celui de décembre 2017. Des contestations et accrochages auraient été recensés dans des dizaines de villes, y compris de taille importante. Si beaucoup d'étudiants sont dans la rue, l'université de Téhéran n'a toutefois pas été fermée lundi. 

La situation est explosive car l'économie s'est beaucoup dégradée avec le renouveau des sanctions américaines en 2018. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le PIB de l'Iran devrait chuter de 9,5% cette année, après un recul de 4,8% en 2008. L'inflation atteint officiellement 40%. Mais le message est aussi politique avec des demandes de changement du système. 

Banques et édifices publics incendiés

A Téhéran, les opposants estiment à 6.000 hommes les troupes réparties dans la ville pour protéger lieux de pouvoirs et personnalités de premier rang, avec des snipers sur les toits des immeubles. Face à la contestation, le Guide suprême, Ali Khamenei, a soutenu la décision prise par les tenants du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire.

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Des banques et édifices publics ont été incendiés dans certaines villes et un policier aurait été tué à Kermanshah, dans le Kurdistan iranien. Entre 400 et 1.000 personnes auraient été arrêtées. Lundi, les chiffres variaient grandement sur le nombre de victimes civiles, d'une soixantaine à plus de 150 alors que les autorités ne parlaient que de deux morts. A l'hôpital de Shiraz, cinq personnes ont été soignées parce qu'on leur avait tiré dans les yeux avec des armes à feu, rapporte Babak Taghvaee, blogueur et analyste de la politique iranienne. 

Internet coupé

Les communications ont été coupées. « C'est impossible d'appeler quelqu'un sur son portable à Téhéran. On peut y parvenir par la ligne fixe cependant. Internet est complètement coupé mais certains opérateurs le réactivent au milieu de la nuit et c'est comme ça que quelques vidéos peuvent passer. Mais on n'est même pas à 1% du trafic normal », raconte Babak Taghvaee. 

Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, tout comme la Maison-Blanche, ont soutenu ce mouvement. En réaction, l'Iran en a profité pour accuser les Etats-unis d'ingérence et a annoncé que son stock d'eau lourde dépassait le seuil des 130 tonnes métriques qui avait été fixé dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015. 

Virginie Robert

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