Cinéma : «J’accuse», de Roman Polanski, en tête du box-office français malgré les appels au boycott

Le film sur l’affaire Dreyfus avec Jean Dujardin a réalisé 386 720 entrées dans 545 salles de mercredi à dimanche.

 « J’accuse », le film de Roman Polanski sur l’affaire Dreyfus, est sorti le 13 novembre en salles.
« J’accuse », le film de Roman Polanski sur l’affaire Dreyfus, est sorti le 13 novembre en salles. GAUMONT

    Le thriller historique « J'accuse » de Roman Polanski, qui a connu une sortie mouvementée sur fond de polémique, est arrivé en tête du box-office en France sur cinq jours dimanche soir, réalisant le septième meilleur démarrage de l'année pour un film français, selon des chiffres publiés lundi.

    Depuis sa sortie mercredi, ce film sur l'affaire Dreyfus avec Jean Dujardin a réalisé 386 720 entrées dans 545 salles, selon les chiffres de CBO Box-Office. Un très bon chiffre, mais attendu en raison d'un budget conséquent de 22 millions d'euros.

    Il est en tête du box-office français sur cinq jours, devançant « Le Mans 66 », film d'action américain à gros budget avec Matt Damon et Christian Bale, qui réalise 336 657 entrées.

    C'est aussi le 30e meilleur démarrage de l'année pour un film à l'issue du premier week-end après sa sortie, selon CBO, et le septième meilleur score pour un film français (derrière « Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon Dieu ? », « Nous finirons ensemble », « Nicky Larson et le parfum de Cupidon », « Hors normes », « La vie scolaire » et « La belle époque »).

    L'accusation de viol de Valentine Monnier

    « J'accuse » est sorti en pleine polémique, après une nouvelle accusation de viol contre le cinéaste de la part de la photographe Valentine Monnier, qui dit avoir été « rouée de coups » et violée par le réalisateur franco-polonais en 1975 à l'âge de dix-huit ans, en Suisse.

    VIDEO. Valentine Monnier, la Française qui accuse Roman Polanski de viol

    Après une promotion difficile et l'annulation d'une avant-première à Paris mardi en raison d'un blocage par des féministes, d'autres militants féministes ont perturbé samedi soir une séance de cinéma du TNB à Rennes, qui a été annulée.

    Un hashtag #BoycottPolanski est aussi apparu sur les réseaux sociaux, tandis que plusieurs personnalités ont indiqué qu'elles n'iraient pas voir le film, comme la secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa ou la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

    La Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), organisation comprenant plus de 200 cinéastes et dont Roman Polanski est membre, a lancé contre lui une procédure de suspension. Le cinéaste est toujours sous le coup de poursuites aux Etats-Unis pour relations sexuelles illégales avec une mineure en 1977