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En Mayenne, près d'un médecin sur deux n'accepte pas de nouveaux patients d'après l'UFC-Que Choisir

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L'UFC-Que Choisir publie les résultats de son enquête menée en juin dernier, et de façon anonyme, auprès de 37 médecins de la Mayenne. L'association explique que 51% d'entre eux ont refusé de devenir leur médecin traitant. Pourquoi ?

Médecins (illustration)
Médecins (illustration) © Maxppp - Vincent Isore

En Mayenne, près d'un médecin traitant sur deux n'accepte pas de nouveaux patients. C'est le résultat d'une enquête de l'association UFC-Que Choisir, révélée ce mardi dans le département. Les bénévoles ont interrogé de façon anonyme 37 médecins mayennais. Parmi eux, 51 % ont refusé de les prendre. Le motif avancé dans la plupart des cas : déjà trop de patients (68 %), mais aussi un départ imminent à la retraite (16 %). 

Avec près de 10.000 habitants sans médecin traitant, le département de la Mayenne est le troisième désert médical de France. Dans son enquête, l'UFC-Que Choisir observe que "la disponibilité des médecins généralistes au sein du département varie selon les communes. Ainsi, à Laval, le taux de refus des nouveaux patients varie est de 60 % !". Dans l'agglomération lavalloise justement, d'après le Conseil de l'ordre le nombre de généralistes est passé de 50 à 30 ces dernières années. 

3.400 patients au centre Henri Dunant à Laval en deux ans

Même le service médical de proximité Henri Dunant, créé en 2017 à Laval, croule sous les demandes. La structure a ouvert pour permettre aux malades qui n'ont pas de médecins traitants de consulter rapidement. "Il y a aujourd'hui 3.400 patients qui ont ce centre comme 'médecin traitant' ce qui énorme, sachant que chaque jour il y a deux médecins retraités qui travaillent plus un étudiant en dernière année de médecine" explique Gwendoline Galou, pharmacienne et adjointe chargée de la santé à la mairie de Laval.

Les médecins d'hier... et ceux d'aujourd'hui

François Dima est justement un de ces médecins retraités ayant accepté d'exercer encore un peu. Pour celui qui est aussi vice-président du Conseil Régional de l'Ordre le profil des nouveaux médecins y ait aussi pour quelque chose. "Nos jeunes médecins ont des projets de vie qui sont différents. Ce qui ne veut pas dire qu'ils refusent de travailler. Ils ont des horaires conséquents, mais ils ne travaillent pas forcément autant que les générations d'avant" explique François Dima. "Mais il y a surtout le problème de la ou du conjoint. En général les couples des médecins sont des couples multi-diplômés et le médecin est souvent le deuxième salaire du couple donc il y a des tas de médecins qui n'exercent pas" estime-t-il. D'ailleurs dans une étude nationale du conseil de l'Ordre en 2015 : près de 25 % des médecins diplômés en France décident de ne pas exercer.

En parallèle de son enquête, l'UFC-Que Choisir de la Mayenne vient d'envoyer un courrier aux parlementaires du département "pour les appeler à adopter la proposition de loi contre la désertification médicale [de Guillaume Garot, ndlr] et pour la prévention, bientôt examinée à l’Assemblée nationale. Cette loi amènerait, par l’instauration d’un conventionnement territorial des médecins, les professionnels de santé à exercer là où sont les besoins de la population".

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