Il fallait bien la Chine pour réunir démocrates et républicains. La chambre haute du Congrès américain a adopté le 19 novembre à l’unanimité un texte soutenant les « droits humains et la démocratie » à Hong Kong face à Pékin. Une décision assortie d’une menace de suspendre le statut économique spécial accordé par les États-Unis à l’ancienne colonie britannique.

Les sénateurs entendent également interdire à la police hongkongaise l’accès au gaz lacrymogène, aux balles en caoutchouc et aux autres équipements destinés à réprimer les manifestations vendus par les États-Unis.

« Aujourd’hui, le Sénat américain a envoyé un message clair aux Hongkongais qui luttent pour les libertés auxquelles ils sont attachés de longue date : nous vous entendons, nous restons à vos côtés, et nous ne resterons pas sans réagir pendant que Pékin sape votre autonomie », a déclaré le sénateur républicain Marco Rubio.

À la mi-octobre, la Chambre des représentants avait déjà voté un texte similaire. Les deux actes doivent maintenant être harmonisés avant d’être votés conjointement, et une éventuelle promulgation par le président Donald Trump.

Colère des autorités chinoises

Le texte conditionnerait le maintien du statut commercial particulier de Hong Kong à la validation annuelle par le département d’État d'une situation jugée convenable en matière de respect des droits humains de la part des autorités hongkongaises.

Il prévoit également des sanctions pour toute « personne étrangère » qui se rendrait, notamment, responsable « d'extradition extrajudiciaire » ou violerait les droits humains à Hong Kong. Ce texte prévoit en outre de demander à l'exécutif américain qu'il « développe une stratégie afin de protéger les Américains et d'autres à Hong Kong face aux transfèrements ou enlèvements vers la Chine ».

Sans surprise, les autorités chinoises ont réagi avec colère à cette adoption, avertissant qu’il prendrait des mesures de représailles si le texte devait être adopté définitivement. L'objectif des États-Unis n'est autre que « de soutenir les extrémistes et les éléments anti-chinois violents qui tentent de semer le chaos à Hong Kong (...) afin d'accomplir leur sinistre dessein d'entraver le développement de la Chine en profitant de la question de Hong Kong », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang.

Ce vote intervient alors que des étudiants sont toujours retranchés dans le campus de l’université polytechnique de Hong Kong, pour le quatrième jour d’affilée. Il s’agit de la plus longue confrontation entre les forces de l’ordre et les manifestants depuis le début de la mobilisation, en juin.