Coraux morts, fumées toxiques : quand le monde des Pokémon se pose aussi des questions d'écologie

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Coraux morts, fumées toxiques : quand le monde des Pokémon se pose aussi des questions d'écologie

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Des Pikachu aux couleurs inhabituelles, dans une boutique Nintendo
Des Pikachu aux couleurs inhabituelles, dans une boutique Nintendo
© AFP - Behrouz MEHRI

Dans les deux nouveaux jeux Pokémon sortis la semaine dernière, les équipes de développement ont pris en compte la place des changements climatiques et la pollution de la planète. Des changements discrets, mais significatifs : certaines créatures ont radicalement changé d'allure.

Et si le monde fictif des Pokémon était, lui aussi, en proie à des changements climatiques d’ampleur ? C'est ce que l'on peut supposer lorsqu'on voit certaines de ces créatures dans les jeux Pokémon Bouclier et Pokémon Épée, sortis vendredi sur la console Nintendo Switch. Le concept de ces jeux ne change pas : attraper ces bestioles pour devenir dresseur, puis affronter d'autres dresseurs pour devenir champion. 

Mais dans la région de Galar, où se déroule l'action du nouveau jeu, il se passe quelque chose d'étrange : certains Pokémon, pourtant connus depuis plus de vingt ans, ont changé d'apparence : le canard Canarticho, par exemple, se bat désormais avec un poireau (!) beaucoup plus gros. 

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Un corail mort, une limande polluée...

Et parmi ces changements, certains laissent penser que le climat de ce monde imaginaire a été sujet à des dérèglements majeurs, comme ceux auxquels est exposée notre planète. Ainsi, le Pokémon Corayon, qui avait la forme d'un petit corail rose souriant, est désormais... livide et triste. Selon la description du Pokédex, petite encyclopédie du monde Pokémon : 

Il s'agit d'un Corayon mort il y a longtemps à cause d'un changement brutal de l'environnement. Il vole l'essence vitale des gens avec ses branches.

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Une autre créature aquatique, Limonde, présente elle aussi une allure très différente. Cette sorte de limande semble s'être métamorphosée pour devenir un piège au sol muni de dents acérées, couvert de tâches comme s'il était plein de saleté. Selon le Pokédex, "à force de vivre dans la boue riche en fer, son corps s'est transformé en acier très solide". Si l'on ne connait pas l'origine de cette boue riche en fer, elle fait penser à une forme de pollution. 

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Enfin, l'un des Pokémon de la toute première génération, le très ballonné et très toxique Smogogo, a désormais une cheminée d'usine sur la tête, et une mousse verte autour de la bouche, qui lui confèrent un air de magnat de l'industrie façon XIXe siècle. Selon le Pokédex : 

"À l'époque où il y avait des usines partout et où l'air était pollué, il a pris cette forme. Personne ne sait pourquoi."

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Des "formes régionales", ce n'est pas nouveau

Ces formes régionales des Pokémon ne sont pas neuves : elles datent du jeu précédent, Pokémon X et Y. Ces jeux-là se déroulaient sur une île au climat particulier, qui avait changé le type de certaines créatures : dans les zones de grand froid, certains Pokémon étaient devenus glacés. D'autres, comme le tas de déchets Tadmorv, avaient été amenés sur l'île pour traiter les déchets et étaient devenus encore plus monstrueux. Avec ce nouvel opus, les créateurs du jeu semblent être allés encore plus loin. 

De plus, l'évolution des saisons et du climat est bien plus prise en compte dans ce jeu, et la météo et les températures ont une influence sur la puissance de certains Pokémon. Il y a quelques années déjà, les questions de société avaient influencé le jeu vidéo : dans les versions "Noire" et "Blanche" sorties en 2011, les personnages antagonistes, la "Team Plasma", avaient pour objectif... de libérer les Pokémon de l'esclavage imposé par les humains. 

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