À Paris, 54 hectares doivent être végétalisés autour de la Tour Eiffel d'ici à 2024. La ville de New York veut, elle, planter 950.000 arbustes d'ici à 2030. À Montréal, ce sont 180.000 arbres qui doivent être plantés sur les domaines privés d'ici à 2025. Des initiatives qui permettent d'embellir l'espace urbain mais aussi d'améliorer la santé des habitants selon une récente étude. Elle a réussi à mettre en évidence un lien de corrélation entre le manque de végétalisation des villes et un décès prématuré. Une mort précoce qui serait due soit au stress, aux maladies mentales ou encore à des maladies cardiaques.
"La moitié de la population mondiale vit dans des villes qui manquent souvent d'espaces verts. Plusieurs études montrent que les espaces verts urbains ont un effet positif sur la santé, comme la réduction du stress, l'amélioration de la santé mentale, la baisse du risque cardiovasculaire, des syndromes métaboliques et de la mort prématurée. Mais toutes ces études se concentrent sur un point en particulier et ont différentes échelles pour mesurer le taux de nature au sein d'une ville", explique l'étude publiée dans The Lancet Planetary Health.
L'équipe de chercheurs a donc décidé de compiler ces études déjà existantes en utilisant une mesure simple des espaces vers, le NDVI, Normalised Difference Vegeation Index, qui se base sur les images obtenues par satellite. En tout, l'analyse produite par le Barcelona Institute for Global Health, l'Organisation mondiale de la santé porte sur une population de plus de 8 millions d'habitants. Les cohortes des études compilées sont issues de sept pays très disparates, le Canada, les États-Unis, l'Espagne, l'Italie, l'Australie, la Suisse et la Chine.
Plus de sport et moins de pollution
"Le NDVI est un bon indicateur de la densité de verdures sur la Terre. Le calcul du NDVI pour un pixel d'une image satellite résulte toujours en un nombre allant de -1 à +1, sachant qu'un score de 0 indique l'absence de feuilles vertes, qu'un score proche de +1 indique la plus haute densité possible de feuilles vertes et qu'un score de -1 indique la présence d'eau", explique l'étude. Les résultats de l'étude montrent que l'installation d'espaces verts autour des habitations est significativement associé à la réduction de la mortalité prématurée. Ce bénéfice est même chiffré, à raison d'une baisse de 4% de la mortalité pour l'augmentation de 0,1 unité de verdure (selon la classification de NDVI) dans un périmètre de 500 mètres autour du lieu de résidence.
"L'activité physique a été associée à une amélioration de la santé en lien avec les espaces verts.
À Paris, 54 hectares doivent être végétalisés autour de la Tour Eiffel d'ici à 2024. La ville de New York veut, elle, planter 950.000 arbustes d'ici à 2030. À Montréal, ce sont 180.000 arbres qui doivent être plantés sur les domaines privés d'ici à 2025. Des initiatives qui permettent d'embellir l'espace urbain mais aussi d'améliorer la santé des habitants selon une récente étude. Elle a réussi à mettre en évidence un lien de corrélation entre le manque de végétalisation des villes et un décès prématuré. Une mort précoce qui serait due soit au stress, aux maladies mentales ou encore à des maladies cardiaques.
"La moitié de la population mondiale vit dans des villes qui manquent souvent d'espaces verts. Plusieurs études montrent que les espaces verts urbains ont un effet positif sur la santé, comme la réduction du stress, l'amélioration de la santé mentale, la baisse du risque cardiovasculaire, des syndromes métaboliques et de la mort prématurée. Mais toutes ces études se concentrent sur un point en particulier et ont différentes échelles pour mesurer le taux de nature au sein d'une ville", explique l'étude publiée dans The Lancet Planetary Health.
L'équipe de chercheurs a donc décidé de compiler ces études déjà existantes en utilisant une mesure simple des espaces vers, le NDVI, Normalised Difference Vegeation Index, qui se base sur les images obtenues par satellite. En tout, l'analyse produite par le Barcelona Institute for Global Health, l'Organisation mondiale de la santé porte sur une population de plus de 8 millions d'habitants. Les cohortes des études compilées sont issues de sept pays très disparates, le Canada, les États-Unis, l'Espagne, l'Italie, l'Australie, la Suisse et la Chine.
Plus de sport et moins de pollution
"Le NDVI est un bon indicateur de la densité de verdures sur la Terre. Le calcul du NDVI pour un pixel d'une image satellite résulte toujours en un nombre allant de -1 à +1, sachant qu'un score de 0 indique l'absence de feuilles vertes, qu'un score proche de +1 indique la plus haute densité possible de feuilles vertes et qu'un score de -1 indique la présence d'eau", explique l'étude. Les résultats de l'étude montrent que l'installation d'espaces verts autour des habitations est significativement associé à la réduction de la mortalité prématurée. Ce bénéfice est même chiffré, à raison d'une baisse de 4% de la mortalité pour l'augmentation de 0,1 unité de verdure (selon la classification de NDVI) dans un périmètre de 500 mètres autour du lieu de résidence.
"L'activité physique a été associée à une amélioration de la santé en lien avec les espaces verts. Les espaces verts permettent la pratique d'une activité physique et peuvent aussi augmenter les mobilités douces, comme la marche ou le vélo." Mais les résultats montrent que le sport dans la nature en ville n'est responsable que de 2% des baisses de mortalité. Les chercheurs ont donc exploré d'autres pistes, comme les bienfaits des écosystèmes naturels en ville. "L'atténuation de la pollution de l'air, du bruit et des îlots de chaleur font partie des effets protecteurs des espaces verts. Les arbres et les autres types de végétation permettent de faire baisse la concentration des polluants dans l'air et ils peuvent réduire le dioxyde de carbone contenu dans l'atmosphère en capturant ces molécules."
Baisse de la température et baisse du stress
En plus de capturer le dioxyde de carbone, les arbres et les plantes ont aussi un effet rafraichissant dans les villes, où les températures peuvent parfois atteindre des seuils dangereusement hauts selon les zones géographiques. "Les espaces verts ont montré un lien avec une baisse d'environ 1°C dans les aires urbaines, ce qui peut expliquer une part de leurs bénéfices sur la mortalité." Enfin, l'équipe a également noté une réduction des niveaux de stress chez les populations vivant dans des zones bien végétalisées. "Cette théorie suggère que le contact avec la nature (comme la vue sur des paysages naturels) peut avoir des effets positifs sur les personnes souffrant d'un niveau de stress élevé en les faisant évoluer vers un état d'esprit plus positif."
"C'est l'étude la plus importante et la plus claire sur les espaces verts et la mortalité prématurée", explique David Rojas, chercheur à l'ISGlobal et à la Colorado State University. "Les résultats soutiennent les politiques publiques qui visent à aménager plus d'espaces naturels dans le but d'améliorer la santé publique." L'équipe poursuit son travail et essaye désormais d'estimer le nombre de morts prématurées qui auraient pu être évitées dans les espaces urbains si les villes avaient des politiques d'infrastructures vertes plus ambitieuses. "Les programmes de végétalisation urbaine ne sont pas seulement une des clés de voute de la santé publique mais elles augmentent aussi la biodiversité et atténuent les impacts dus aux changements climatiques, ce qui rend nos villes plus durables et agréables à vivre", conclut Mark Nieuwenhuijsen, le directeur de la planification urbaine, de l'environnement et des initiatives de santé à l'IsGlobal.
Toutefois, les chercheurs insistent sur le fait qu'il reste difficile d'établir un lien de cause à effet direct entre les espaces verts et la santé. Ils regrettent aussi que l'indice NDVI ne puisse mesurer la qualité de la verdure, comme l'aménagement d'un parc ou l'état des arbres qui composent une forêt, ni l'accessibilité à ces espaces. Selon un récent classement, Paris fait partie des capitales les moins verts du monde, avec seulement 8,8% de sa surface végétalisée, loin derrière Singapour (29,3%), Sydney et Vancouver (25,9%) ou encore Johannesbourg (23,6%).