Publicité
Zoom

Black Friday : les appels au boycott se multiplient

Plus de 500 marques et associations se mobilisent pour dénoncer ce phénomène de « surconsommation » et des rabais qui n'en sont pas toujours.

Le collectif lancé par la marque de mode Faguo pour boycotter le Black Friday, devenu symbole de l'hyperconsommation, fait un carton.
Le collectif lancé par la marque de mode Faguo pour boycotter le Black Friday, devenu symbole de l'hyperconsommation, fait un carton.

Par Dominique Chapuis, Valérie Leboucq

Publié le 21 nov. 2019 à 16:54Mis à jour le 27 nov. 2019 à 16:53

Une vingtaine de marques il y a quelques semaines. 502 aujourd'hui ! Nicolas Rohr, le cofondateur de Faguo, une jeune marque de mode, n'en revient pas. Le collectif qu'il a lancé avec Frédéric Mugnier pour boycotter le Black Friday, devenu symbole de l'hyperconsommation, fait un carton. « Tous les jours, de nouvelles marques nous rejoignent dans l'habillement, mais aussi l'alimentaire et l'ameublement, se réjouit-il. Et pas seulement des start-up. » Naturalia, Nature et Découvertes, les matelas Tediber ou la griffe Bonne Gueule ont décidé de soutenir ce mouvement baptisé « Make Friday Green Again » pour défendre une consommation raisonnée, le désormais célèbre, « moins mais mieux ».

Cette mobilisation s'amplifie. Car le Black Friday, importé des Etats-Unis, constitue année après année un pic d'activité de ce côté-ci de l'Atlantique aussi. Ce dernier vendredi du mois de novembre, lendemain de Thanksgiving, marque le coup d'envoi des achats de Noël. Selon la plate-forme Groupon, 48 % des Français affirment avoir l'intention d'acheter ce jour-là (et pendant toute la semaine qui suit). Une étude de Kantar indique que son poids économique en novembre a « doublé en à peine cinq ans, passant de 3,9 % à 6,9 % ». La mode (47 %) et l'électronique (34 %) sont les principales catégories recherchées par les consommateurs, note le site Tiendeo.fr.

VIDEO. Comment s'est imposé le Black Friday

Publicité

Prix juste

Or, « 60 % des Français ont des vêtements qu'ils ne portent jamais, et l'équivalent de 600 millions d'euros est jeté chaque année, il doit y avoir une prise de conscience », reprend Nicolas Rohr. L'idée de Faguo (qui plante un arbre chaque fois qu'elle vend un produit) est d'inciter les Français à faire du tri dans leurs armoires le vendredi 29 et à rapporter leurs vêtements usagés à recycler. « Entre 2016 et 2018, nous avons, sous la pression commerciale, participé au Black Friday. Une bonne opération financière mais qui ne correspondait pas à nos valeurs. Nos clients ne comprenaient plus quel était le prix juste », insiste le dirigeant.

Ce boycott a d'abord été porté par les associations et des enseignes militantes du made in France, comme Camif.fr dont 73 % des ventes se font auprès de fournisseurs hexagonaux et qui, depuis 2017, ferme carrément son site le jour du Black Friday. La même année, Envie, le réseau d'entreprises de l'économie sociale et solidaire, s'est mobilisé avec les boutiques Altermundi et la Ville de Paris pour créer le « Green Friday ». Le 29 novembre « est devenu une grande messe du consumérisme », estime ce collectif qui dénonce aussi des promotions souvent mensongères.

Le patron de Camif.fr, Emery Jacquillat, rappelle à cet égard, que « selon UFC Que Choisir qui procède à des relevés systématiques de prix, les rabais ne dépassent pas en moyenne 2 % à produits identiques ».

Chez Nature et Découvertes, dont la fondation de défense de l'environnement recueille chaque année 10 % des profits nets, on invite les clients à agir contre un autre type de réduction : celle de la biodiversité avec, en particulier, la disparition accélérée d'espèces d'oiseaux. L'enseigne récemment rachetée par FNAC Darty offrira 18.000 sachets de graines à ses clients le 29 novembre. Elle double aussi, du 25 novembre au 1er, décembre, le montant de l'arrondi en caisse et reversera les montants collectés à la ligue pour la protection des oiseaux.

Dominique Chapuis et Valérie Leboucq

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité