Trafic de Nembutal : «Je veux la liberté de me suicider quand je le décide»

Suzy Zahn, octogénaire, a été perquisitionnée comme une centaine d’autres retraités, après avoir commandé un barbiturique illégal en France.

    Pour elle, ça a d'abord été une « question philosophique ». Il y a 30 ans, Suzy Zahn et son époux, tous les deux astrophysiciens, ont décidé d'anticiper les conditions dans lesquelles ils rendraient leur dernier souffle, en s'inscrivant à l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD). Attablée dans sa salle à manger d'un appartement d'Antony (Hauts-de-Seine), cette petite femme de 81 ans au sourire triste le dit sans ambages : « On avait décidé qu'on mettrait fin à nos jours ensemble. »

    Mais la vie en a décidé autrement. Son époux a développé une maladie dégénérative, dont la progression, d'abord lente, s'est accélérée il y a cinq ans. « La dernière année a été dramatique. Il avait des problèmes physiologiques et ne pouvait plus enseigner. Notre médecin traitant voulait l'hospitaliser », raconte l'octogénaire à l'écharpe arc-en-ciel. Son débit ralentit, elle choisit ses mots. « Mon mari m'a demandé de l'aider à mourir et je ne l'ai pas voulu. Le lendemain, il s'est jeté par la fenêtre de notre appartement, au sixième étage. »