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RD Congo : des camps de l'ONU pris pour cible par des manifestants après un massacre de civils

Des centaines de manifestants se sont soulevés en RD Congo pour protester contre "l'inaction" de l'armée congolaise et des Casques bleus onusiens après le massacre, dans la nuit de dimanche à lundi, de huit civils à Béni, dans l'est du pays. Au moins quatre personnes ont trouvé la mort.

Des soldats indiens de la Monusco, la force de maintien de la paix de l'ONU, en RD Congo.
Des soldats indiens de la Monusco, la force de maintien de la paix de l'ONU, en RD Congo. Oleksandr Klymenko, REUTERS
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Les forces de sécurité congolaises tiraient à balles réelles, lundi 25 novembre dans la matinée, à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RD Congo), pour contenir des manifestants qui ont attaqué deux camps des Nations unies, a constaté un correspondant de l'AFP.

"Il y a eu quatre morts dans la journée, dix blessés, tous des civils, ainsi que trois militaires Fardc (de l'armée congolaise)", a déclaré à l'AFP l'auditeur (procureur) militaire, Kumbu Ngoma.

Des "enquêtes" vont déterminer l'origine des tirs, a ajouté le représentant du parquet militaire, qui évoque la possibilité d'un cinquième mort.

"Des tirs de sommation" contre les manifestants

Des Casques bleus ont procédé à des "tirs de sommation en l'air", mais "aucun n'a été dirigé vers les manifestants", selon la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).

La police et l'armée congolaise ont également ouvert le feu à proximité des camps de l'ONU, visiblement pour tenter de disperser les émeutiers qui dénonçaient l'"inaction" des Nations uniesaprès le massacre de près de 80 civils en un mois, attribué à un groupe armé.

Deux policiers ont été blessés et saignaient abondamment, a constaté le correspondant de l'AFP. De même source, deux hélicoptères des Nations unies survolaient Beni. Deux autres hélicoptères de l'ONU se sont brièvement posés dans l'un des deux camps attaqués, avant de repartir et des manifestants sont parvenus à envahir l’un des deux camps.

Avant de s'attaquer aux camps onusiens, proches l'un de l'autre, les habitants en colère ont mis le feu à l'autre bout de la ville à la mairie de Beni, qui a été partiellement incendiée, selon le correspondant de l'AFP.

"L'inaction" de l'armée congolaise et des Casques bleus dénoncée par les habitants

Les habitants de Beni dénoncent depuis jeudi "l'inaction" de l'armée congolaise et des Casques bleus face aux tueries à répétition attribuées aux ADF dans la région. Un manifestant a été tué samedi par la police.

Huit personnes ont été massacrées dans la nuit de dimanche à lundi à Beni, ont indiqué plusieurs sources. Au total, 77 civils ont été tués depuis le 5 novembre à Beni et ses environs (Nord-Kivu), d'après les dernières statistiques du baromètre sécuritaire du Kivu du Groupe d'Étude du Congo (GEC).

Il s'agit, d'après les experts, de représailles des ADF après les opérations militaires annoncées contre leurs bases le 30 octobre par l'armée congolaise. Celle-ci a lancé ses opérations contre le groupe de manière unilatérale, sans demander le renfort des Casques bleus de la Monusco.

À l'origine, les ADF sont des rebelles ougandais musulmans hostiles au président Yoweri Museveni, qui se sont repliés dans l'est de l'actuelle RD Congo, en 1995.

Avec AFP

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