Une jeune fille tente de s’immoler par le feu dans son lycée en Seine-Saint-Denis

La lycéenne de 18 ans est scolarisée en classe de première au lycée Georges-Clemenceau de Villemomble. Elle a été évacuée en état d’urgence absolue.

 Lycée Georges-Clémenceau, Villemomble (Seine-Saint-Denis), ce lundi. Le parquet de Bobigny indique que la jeune fille a été évacuée « en état d’urgence absolue ».
Lycée Georges-Clémenceau, Villemomble (Seine-Saint-Denis), ce lundi. Le parquet de Bobigny indique que la jeune fille a été évacuée « en état d’urgence absolue ». DR

    C'est un lycée sans histoire, presque « privilégié » par rapport à d'autres établissements de Seine-Saint-Denis. Lundi après-midi, une jeune fille de 18 ans s'est immolée dans les couloirs du lycée Georges-Clemenceau, situé dans un quartier résidentiel de Villemomble.

    Madina, scolarisée en classe de première, a été « gravement brûlée au buste et aux mains » et évacuée « en urgence absolue » en hélicoptère vers l'hôpital Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine) dans un service spécialisé pour les grands brûlés, selon une source policière. « On aurait dit une torche humaine, elle hurlait : Aidez-moi ! Aidez-moi ! Puis a sauté », relate un élève de sa classe « particulièrement choqué ».

    Selon ce dernier, « elle était en cours quand tout à coup, elle a quitté la salle. Elle s'est ensuite aspergée d'essence, a sorti un briquet et s'est immédiatement embrasée dans les couloirs. Puis, elle a couru et s'est jetée devant tout le monde d'une passerelle située au premier étage. »

    « Alors qu'on était en cours, on a vu une boule de feu tomber du 1er étage à travers les vitres, raconte un lycéen en classe de première. On n'a pas tout de suite compris ce qu'il se passait. Notre professeur est sorti, puis, lorsqu'il a vu qu'il s'agissait d'une élève, il a éteint les flammes avec sa veste et d'autres enseignants sont venus l'aider. »

    Comble de l'horreur, « alors que Madina était au sol et criait de douleurs, des élèves filmaient la scène pour la diffuser sur Snapchat », dénoncent plusieurs lycéens « scandalisés » par cette réaction. Contredisant les différents témoignages recueillis sur place, le rectorat, qui a ouvert une cellule d'aide psychologique dès ce lundi après-midi, assure, lui, que le drame se serait noué « dans le hall du lycée où elle se serait aspergée d'essence, avant de monter au premier étage ».

    Une précédente tentative de suicide?

    Quoi qu'il en soit, l'alarme de sécurité a été déclenchée dans la foulée. Les élèves ont été confinés le temps de l'évacuation de la jeune fille. Les cours ont été suspendus, tandis que les lycéens et personnels en détresse ont ensuite pu s'entretenir avec un psychologue. Le recteur de l'académie de Créteil, Daniel Auverlot, s'est également rendu sur place en fin d'après-midi.

    Une source proche du dossier indique que Madina « avait déjà communiqué sur ses intentions de suicide. Elle était connue pour des troubles psychologiques et suivie par un professionnel ».

    Des intentions relatées par plusieurs élèves de sa classe, qui évoquent « une précédente tentative de suicide au lycée récemment » et des soupçons de « de harcèlement ».

    Ce lundi soir, sur les réseaux sociaux, ils étaient nombreux à vouloir organiser, ce mardi matin, un blocus « habillés tous en noir » devant l'établissement pour dénoncer « l'inaction de l'administration après sa première tentative de suicide ». Dès ce lundi soir, certains lycéens s'étaient rassemblés pour préparer des pancartes pour la manifestation.

    Une réunion est prévue ce mardi matin avec les enseignants. Les cours devraient reprendre à 10 heures.