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Santé

Sida : en France, plus de dépistage, moins de positifs. Bonne nouvelle ou fausse route ?

11% de tests de dépistages en plus, et 13% de personnes diagnostiquées infectées en moins : selon Santé Publique France, cela pourrait signifier une baisse du nombre de contaminations... Ou un mauvais ciblage des tests de diagnostic.

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Sida : en France, plus de dépistage, moins de positifs. Bonne nouvelle ou fausse route ?

Chaque année en France, environ 6.000 personnes se découvrent contaminées par le virus du Sida.

KTSDESIGN / SCIENCE PHOTO LIBRARY / KTS / Science Photo Library / AFP

L'épidémie du Sida a marqué tout une génération, fauchant la nouvelle liberté sexuelle en la teintant de danger et de contraintes. Mais en 2018, après des décennies d'actions ciblées, la lutte se présente sous de bons hospices, avec 11% de tests de dépistage en plus, et 13% de résultats positifs en moins par rapport à 2013, d'après Santé Publique France.

5,8 millions de tests de dépistage, 13% de positifs en moins depuis 2013

Près de 5,8 millions de tests sérologiques ont été réalisés en 2018, se félicite Santé Publique France. "Ce nombre, en augmentation régulière depuis 2013, pourrait encore augmenter avec la mise en place dans chaque région, à compter de 2019, de campagnes annuelles de dépistage du VIH, des hépatites et des IST", commente Santé Publique France. 

Sur ces 5,8 millions de tests, 6.200 tests sont revenus positifs pour le virus du Sida. C'est 7% de moins qu'en 2017 et 13% de moins qu'en 2013, et confirme la tendance constante à la baisse depuis quinze ans. En 2018, 25% des découvertes étaient précoces et 29% à un stade avancé de l’infection, proportions stables sur les trois dernières années. Ainsi, Santé Publique France reporte environ 1.700 personnes diagnostiquées à un stade avancé de l’infection en 2018, dont 450 hommes homosexuels, plus de 1.100 hétérosexuels et près de 100 usagers de drogues injectables. Ce taux de positivité "reste plus élevé lorsqu’elles sont réalisées dans un cadre anonyme : cette modalité de dépistage bénéficie donc toujours à une population plus exposée".

LIRE. Sida en pratique. Comment se protéger, que faire si on est exposé ?

Moins de contaminations, ou des tests faits par les personnes moins à risque ?

Ce taux de positivité en baisse pourrait indiquer plusieurs choses : que les populations les plus exposées au VIH se sont moins testées que les autres, que le nombre de personnes vivant avec le VIH sans le savoir diminue ou encore qu'il y a moins de nouvelles contaminations, suggère l'agence de santé. Celle-ci rappelle qu'un plus faible nombre d'infections diagnostiquées n'est pas synonyme d'une baisse de nouvelles contaminations par le virus, car "les personnes qui découvrent leur séropositivité une année donnée ont pu être contaminées une ou plusieurs années auparavant". En général, il se passe trois ans entre la contamination et le diagnostic.

Les tests des personnes infectées étaient d'ailleurs le plus souvent réalisées suite à des signes cliniques ou d’un bilan biologique évocateurs d’infection à VIH (26%), lors d’un bilan (20%) ou d’un dépistage orienté (20%).

Les populations à risque ne sont toujours pas dépistées assez souvent

Un problème reste encore à résoudre : le manque de dépistage dans les populations à risque. En 2017, la Haute Autorité de Santé préconisait en effet l’augmentation de la fréquence de dépistage du VIH au sein de ces populations : tous les 3 mois pour les hommes homosexuels, tous les ans pour les personnes originaires de zones où l'infection sévit particulièrement et les usagers de drogues injectables. Or, au sein des diagnostiqués positifs pour le VIH en 2018, ces populations étaient respectivement un tiers, deux tiers et 80% à n'avoir jamais été testés avant leur diagnostic. Des chiffres stables depuis 2013. Pour Santé Publique France, gagner une bataille ne suffit pas à gagner la guerre : "les efforts de sensibilisation au dépistage du VIH doivent être poursuivis".

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