Une jeune femme assise en train de dormir avec un livre sur la tête

69% des jeunes culpabilisent lorsqu’ils ne font « rien »

© Tonny Tran via Unsplash

Et pourtant, s'ennuyer serait bénéfique pour notre cerveau.

D’après une étude menée par Jam, 58% des femmes entre 15 et 25 ans ont l’impression de ne pas profiter suffisamment de leur temps libre. Les hommes de la même tranche d’âge sont 42% à partager cet avis.

5 heures de temps perdu par jour

Il faut dire qu’entre les pro du « meal prep » (ceux qui préparent leurs repas à l'avance, ndlr), les accros au sport et ceux qui ont l’air de passer leur temps au musée, sur les réseaux sociaux, on a vite fait d’avoir un complexe d’infériorité. Résultat : entre le temps de travail et le temps libre, les jeunes doivent composer avec le « temps perdu » – qui empiète sur leur temps libre plus que sur leur temps de travail. D’après l’étude, ce temps perdu représenterait 5 h quotidiennes.

Ces « heures gâchées » pèsent sur les épaules des 15-25 ans. « Quand je ne fais rien, je sens que je stagne. Je veux que chaque chose soit utile à mon développement », avoue Florine. Même idée chez Mélanie, qui affirme adorer ne rien faire mais « culpabilise quand [elle] pense que d’autres personnes sont déjà debout et ont commencé leur journée depuis plusieurs heures. » Comme ces deux sondées, ils sont ainsi 69% à culpabiliser de « ne rien faire. »

C’est quoi ne rien faire ?

Encore faut-il s’entendre sur l'expression « ne rien faire ». Car derrière, les coupables sont tout désignés. Toujours les mêmes : les écrans et les réseaux sociaux qui attaquent notre attention. 42% des jeunes déclarent ainsi passer plus de 6h par jour devant un écran, à scroller sur Instagram et / ou regarder des vidéos en ligne.

Mais les écrans sont aussi ceux qui nous promettent d’échapper au vide, au néant. Ils nous permettent de ne plus jamais « rien faire ». Aux toilettes, on peut jouer à Candy Crush – oui, il y a des gens qui y jouent encore. En attendant le métro, on consulte nos mails. Et quand on se retrouve seul au resto pendant 5 minutes, on scrolle sur Instagram. Bref, on ne se sent pas seulement coupable de perdre notre temps, on a carrément oublié ce que c'était.

Les bienfaits de l'ennui

Et pourtant, l’oisiveté est bonne pour notre santé. L’ennui serait même nécessaire au bon fonctionnement de notre cerveau. Et quand on parle d’ennui, on parle de vraie glandouille. Celle où l’on ne fait vraiment rien, où l’on regarde par la fenêtre sans but, où l’on reste allongé sur le canapé sans bouger. Au Danemark, il existe même un mot pour ça : le niksen. Une philosophie qui nous crie qu'il est urgent de ne rien faire.

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