« Le cardinal Barbarin m’a harcelé » : Benoît Quettier, ancien séminariste, se confie

Par L'Obs

Publié le , mis à jour le

Dans un entretien vidéo exclusif, l’homme revient sur les trois années de harcèlement qu’il aurait subies au séminaire de Saint-Irénée de Lyon.

« Un non-événement. » Voici comment Benoît Quettier considère les déclarations des avocats du cardinal Philippe Barbarin, qui ont qualifié d’« abracadabrantesque » et « marypoppinesque » l’enquête de « l’Obs » sur le primat des Gaules.

Dans une interview vidéo exclusive qu’il nous a accordée peu avant l’ouverture du procès en appel de Philippe Barbarin, celui qui se dit victime de « harcèlement » par l’évêque de Lyon revient longuement sur ce qu’il a vécu lorsqu’il était séminariste, de décembre 2006 et à janvier 2012.

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> Un témoignage à retrouver dans notre vidéo :

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De leur première rencontre jusqu’à son renvoi du séminaire Saint-Irénée, Benoît Quettier relate notamment les questions « déstabilisantes » que lui adressait Philippe Barbarin sur la sexualité des prêtres du diocèse :

« Le père Untel, est-ce qu’il est homosexuel ? Est-ce qu’Untel t’a fait des avances ? Est-ce qu’il y a des homosexuels à tel endroit ? »

Des interrogatoires qui mettent profondément mal à l’aise le jeune séminariste, qui ne sait que répondre. « C’est une situation horrible », se souvient-il.

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« Il faut que ça s’arrête »

Après plusieurs années de tensions lors desquelles il sent qu’on veut le pousser à quitter le séminaire, Benoît Quettier « craque » lors d’une énième convocation qui a, cette fois-ci, donné lieu à un dîner avec Philippe Barbarin. Au cours de la soirée, ce dernier l’informe qu’il détient « quinze lettres de plainte contre lui », sans toutefois lui en préciser la provenance ni le contenu.

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« Je me mets à pleurer. Je lui dis : Monseigneur, il faut que ça s’arrête. Vous me virez ou vous m’ordonnez, mais vous tranchez. »

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Benoît Quettier est renvoyé du séminaire quelques mois après cet épisode. Aujourd’hui, il dit ne pas être dans une démarche de « vengeance ». « J’ai l’occasion de parler ; je parle. Ça aura des résultats ou pas, mais j’aurai fait ce que j’avais à faire. »

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