La question de l'intoxication au mercure et plus généralement aux métaux lourds se pose lorsque l'on consomme du poisson. Faut-il encore manger du poisson ? La réponse se trouve, comme toujours, du côté de la balance bénéfice-risque.


au sommaire


    C'est la question que se posent toutes les personnes qui mangent du poissonpoisson et qui sont un minimum informées sur l'intoxication de ces derniers aux métauxmétaux lourds dont le mercuremercure. Si l'interrogation semble appeler une réponse ferme, c'est tout l'inverse. Ce type de problématique doit être appréhendé en mesurant la balance bénéfice-risque, c'est-à-dire, des effets bénéfiques de la consommation modérée et régulière de poisson sur la santé et des effets potentiellement délétères dus aux métaux lourds. Si une tendance générale et globale se dessine, il faut aussi veiller à sa situation individuelle pour correctement répondre à la question. 

    La balance bénéfice-risque

    La consommation de poisson présente des avantages considérables. En effet, le poisson est souvent considéré comme la protéine « la plus saine » que l'on puisse manger, notamment grâce à la présence de nutriments tels que la vitamine D et le séléniumsélénium. Les acides gras oméga-3 peuvent aider à protéger contre les maladies cardiaques, réduire l'inflammation et améliorer la santé des organes, entre autres. Mais c'est aussi dans ce gras que se stockent généralement les métaux lourds.

    Par ailleurs, la Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration (FDA), dans un document publié en 2017, fait état de la teneur en mercure dans les produits de la mer pour que le consommateur puisse faire un choix éclairé. En effet, à des expositions très élevées, l'intoxication au méthylmercure (la seule forme de mercure à se bioaccumuler dans le corps humain) peut entraîner de la fatigue, une faiblesse musculaire, des vertiges et endommager des organes tels que les reinsreins et le foiefoie. Il a également été démontré qu'une faible exposition chronique au méthylmercure altère le fonctionnement du cerveaucerveau

    Pour avoir une consommation plus sûre, les poissons comme l'espadonespadon, le requin et certains types de thonthon - en somme les gros poissons qui mangent beaucoup de petits poissons - doivent être évités (ou consommés sporadiquement) car ils ont des niveaux plus élevés de méthylmercure.

     Les gros poissons en haut de la chaîne alimentaire sont les plus contaminés au méthylmercure. © TanyaJoy, Adobe Stock
     Les gros poissons en haut de la chaîne alimentaire sont les plus contaminés au méthylmercure. © TanyaJoy, Adobe Stock

    Prudence chez les femmes enceintes 

    Les effets néfastes d'une exposition trop importante au méthylmercure des femmes enceintes sur la santé des futurs enfants sont maintenant bien documentés. Un avis de 2001 de la FDA conseille d'ailleurs aux femmes enceintes d'éviter l'exposition au mercure. Néanmoins, les acides gras essentiels qu'apporte le poisson sont aussi importants pour la santé cognitive des enfants qui vont naître. 

    Cependant, certaines recherches ont indiqué que les familles qui consommaient une quantité importante de fruits de mer ont diminué la consommation de poisson de 21 %, et que cela a conduit à une réduction de 17 % de l'exposition au mercure et une réduction de 21 % de l'apport en acides gras oméga-3. Or, on sait que les acides gras oméga-3 sont essentiels pour réduire le risque de troubles cognitifs des futurs enfants. 

    Enfin, à cause du réchauffement climatiqueréchauffement climatique et des teneurs en polluants qui varient, les chercheurs en santé publique d'Harvard suggèrent à la population de surveiller les avis mis à jour par la communauté scientifique. Leur conclusion est qu'avec un peu de conscience et une attention particulière, on peut toujours garder du poisson dans son alimentation.