Laguépie. Un squelette externe aide les agents Enedis à 15 m du sol

  • Sur leur nacelle, à une quinzaine de mètres du sol, les techniciens passent jusqu’à quatre heures d’affilée au travail./Photos DDM, Camille Van de Vondele
    Sur leur nacelle, à une quinzaine de mètres du sol, les techniciens passent jusqu’à quatre heures d’affilée au travail./Photos DDM, Camille Van de Vondele
  • Un squelette externe aide les agents Enedis à 15 m du sol
    Un squelette externe aide les agents Enedis à 15 m du sol
Publié le
Florent Duprat

l'essentiel L’entreprise tarbaise HMT a développé un exosquelette qui permet aux techniciens d’Enedis de travailler plus sereinement à 15 mètres de haut. Le dispositif a été présenté à Laguépie la semaine dernière, avec les salariés moissagais de l’entreprise.

Perchés dans leur nacelle à quinze mètres du sol, les salariés d’Enedis s’attellent à leur tâche en ce mardi après-midi de novembre, enfin ensoleillé. Les hommes en bleu sont depuis le matin à Laguépie, à l’extrême-est du département. Ils doivent entretenir une ligne électrique 20 000 volts, qui passe juste au-dessus du cimetière de la petite commune de 600 âmes. "La complexité sur ce type de chantier, c’est que nous travaillons sans coupure de courant. Cela nous arrive lors de 75 % de nos interventions, explique Frédéric Rey, responsable de l’équipe tarn-et-garonnais d’Enedis basée à Moissac. Cette manière de fonctionner évite de priver quasiment tous les foyers du village d’électricité."

Pour permettre ce petit exploit, une dérivation est nécessaire : le courant est dévié dans une sorte de boucle temporaire, le temps d’effectuer les manœuvres sur la partie proche du pylône, mise hors tension.

Pour l’entretien des lignes électriques à haute tension

C’est là qu’entre en jeu l’exosquelette (ou squelette externe) nommé Plum’Mobility. Celui-ci, conçu par l’entreprise de Tarbes HMT (pour Human mechanical technologies), était présenté pour la première fois mardi dernier sur le chantier. L’équipement, qui s’attache à la ceinture et aux épaules par des bretelles, s’enfile comme une petite doudoune et permet aux deux techniciens sur la nacelle d’être plus endurants.

"Il nous facilite tout simplement la vie, sourit Sébastien Brus, un des techniciens d’Enedis engagé sur le chantier de Laguépie. Nous nous servons de perches de 2,60 à 3,40 mètres, qui pèsent jusqu’à deux kilos et que nous tenons à plus de 60 centimètres du bout pour éviter tout risque d’électrisation (ou électrocution, si la charge est mortelle). Avec ces perches, nous devons prendre en charge des protections à poser sur les lignes électriques qui pèsent jusqu’à cinq kilos et, parfois, tenir des positions les bras levés pendant une quinzaine de secondes. Ce sont des mouvements très sollicitant pour les épaules et le dos, que l’exosquelette amortit grandement. Une fois cette opération terminée, nous pouvons passer à l’entretien des câbles à proprement parler. Et là aussi, nous travaillons le plus souvent les bras tendus."

"L’objectif n’est vraiment pas de les faire travailler plus longtemps sur les chantiers, reprend d’emblée Frédéric Rey. Mais bien de diminuer, pour des agents qui vont travailler pendant plus de vingt ans, les risques de développer des troubles musculo-squelettiques."

Le deuxième exosquelette le plus léger au monde

Pour mettre au point cet exosquelette, l’entreprise HMT a suivi un long parcours. "Nous avons remporté le concours StartUp by Enedis en 2018 au niveau régional puis national, dans la catégorie sécurité, explique Kévin Régi, le directeur de HMT. À partir de là, nous avons collaboré avec l’entreprise pour améliorer notre dispositif pour vraiment en personnaliser l’usage. Nous sommes aussi parvenus à en diviser la masse par deux (pour atteindre 2,1 kg, N.DL.R.), ce qui en faisait le deuxième exosquelette le plus léger du monde !"

L’exosquelette, désormais complètement opérationnel, est fabriqué quasiment à 100 % avec des pièces fabriquées en France.

5 000

Environ le prix du dispositif. C’est la somme qu’a dû débourser Enedis pour permettre à ses techniciens de travailler avec l’exosquelette.

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