La famille d’une retraitée de 62 ans, morte en septembre d’un infarctus malgré plusieurs appels au 15, a porté plainte à Belfort pour « homicide involontaire », reprochant aux secours les délais et les conditions d’intervention, a appris jeudi 28 novembre l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de France 3 Bourgogne-Franche-Comté.
Cette plainte contre le centre 15, chargé de réceptionner les appels d’urgence, a été enregistrée au commissariat de Belfort le 16 septembre, mais elle n’est pas encore parvenue au parquet. La fille de la sexagénaire reproche aux services de secours une lenteur fatale dans la prise en compte de multiples appels de détresse concernant sa mère.
Une heure avant l’arrivée du SAMU
Le 14 septembre dernier, Edith Greffier se trouvait à son domicile, à Lachapelle-sous-Chaux, à un quart d’heure de route au nord de Belfort, lorsqu’elle s’est sentie mal. « J’ai appelé une première fois le centre 15 à 15 h 22, a raconté à l’AFP sa fille, Anne-Sophie Forni-Greffier, en expliquant clairement les symptômes de ma mère : sueurs, douleur persistante au bras gauche, difficulté à respirer. »
« Mais on m’a répondu qu’il y avait une épidémie de gastro-entérite, ce qui était faux, et qu’on m’envoyait une ambulance dans l’heure », a-t-elle ajouté. Pour elle, les secours n’ont pas pris la mesure de l’urgence de la situation et une prise en charge plus rapide aurait pu sauver sa mère. L’état de santé d’Edith Greffier s’était rapidement dégradé, jusqu’à l’arrêt cardiaque.
Sa famille a appelé cinq fois les secours, pour préciser l’évolution des symptômes et leur demander de venir plus rapidement. Anne-Sophie Forni-Greffier précise avoir « difficilement » récupéré les enregistrements de ces appels. Une ambulance privée « est arrivée à 15 h 59, elle n’avait même pas été prévenue par le [centre d’appel] 15 que ma mère était en arrêt cardiaque », s’indigne-t-elle encore. « Le SAMU est finalement arrivé à 16 h 17, presque une heure après », poursuit-elle. La sexagénaire est morte au centre hospitalier de Belfort-Montbéliard.
L’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a déclaré à l’AFP avoir « reçu fin octobre un courrier de la fille de la patiente décédée, faisant part de ses interrogations sur les conditions de prise en charge de sa mère par les services d’urgences ». Elle entend apporter « très prochainement » une réponse à ce courrier.
Contribuer
Réutiliser ce contenu